23 janvier 2012

P...de Murphy

Maintenant que je suis revenu, je peux faire un flash-back sur les dernières heures de ma présence chilienne...Quand, à la dernière nuit de mouillage sur l'île Martinez, ou toute autre proche de là, accolée à la grande île Navarrino, nous nous sommes amarrés et apprêtés à passer la nuit.
Olivier commençait à préparer un ragoût, je crois. Il était 19:00.
J'avais décidé d'aller à terre faire des photos et voir cette drôle de cabane que les pêcheurs avaient construite et dont on devinait la forme. Pour ne pas garder l'annexe à terre, Olivier me débarqua et je commençais ma tournée..Pas difficile, il suffisait d'écouter le piaillement incessant des volatiles.
Je pris quelques clichés et repartis voir les goélands qui fouillaient la vase un peu plus loin, ils profitaient de la marée basse pour aller aux asticots, dirait-on...
Je portais mes bottes de pont, puisque je devais mettre les pieds dans l'eau pour monter et descendre de l'annexe. J'aurais dû me méfier..Les roches glissantes m'ont fait trébucher, et la nature même de celles-ci, qui par l'action du froid et de la chaleur du soleil, se brisent selon des formes très tranchantes, les rendent dangereuses.  .
Je suis tombé en arrière, et ma main droite s'est entaillée sur ce genre de roche...
Ma première réaction fut la colère, car voyant l'entaille, j'ai su qu'il faudrait recoudre...Et bien qu'en face d'Ushuaia, à 2:00 de navigation, il nous était impossible d'y aller sans être passé par les douanes chiliennes, à la capitainerie de Puerto Williams.
J'ai appelé Olivier, qui après m'avoir donné les premiers soins et bandé la main, a décidé de lever l'ancre, et de repartir faire les 30 miles qui nous séparaient de l'hôpital...
Nous y sommes arrivés vers 2:00, juste à temps  pour recoudre, le maximum étant de 7 heures entre la blessure et l'intervention.
L'avantage de cette mésaventure, c'est que nous étions à destination une nuit plus tôt.
Nous avons pu assister au retour des "héros" Bourgnon et Roubinet qui sont allés faire une virée au Cap Horn, ce qui en soi, n'est pas une terrible aventure, si le temps est clément, nous avons pu le constater.
Juste que faire croire qu'on a fait ceci avec 45 nœuds de vent et 7 mètres de creux fait bien rigoler les vrais horniers qui se trouvaient là, et qu'on en revienne sans casse encore plus....Mais  les nombreux appareils photos qui ont immortalisé le départ me démentiront peut-être...Je ne suis quant à moi, pas qualifié pour émettre un avis.
Le télégramme
Mais moi, j'ai vu ça... à Puerto Williams.
Juste que voir des mises en scène, des équipes de soutien  suréquipées, pour faire un retour sur investissement à un sponsor me gonfle...
Dans le même temps, j'ai beaucoup plus de respect pour une dame suédoise de 35 ans qui a fait le même parcours en kayak de mer, toute seule, sans assistance et sans rien dire, on ne l'a su que parce qu'elle en parlait à la capitainerie pour ses papiers.

 Ceci dit, pour en revenir à ma mésaventure, heureusement que ce n'était pas la fois où nous sommes restés coincés par le mauvais temps...Tout s'est bien terminé, et me voilà avec une cicatrice de plus et de beaux souvenirs.
Mais à la décharge de nos amateurs de catamarans, le vent souffle fort et souvent, voir ci-dessus...


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