27 octobre 2011

Centrale nucléaire Cruas-Meysse


Contrairement à ce que je croyais, l'approche d'une centrale nucléaire est facile, et les consignes données aux services d'information sont d'être le plus transparents possible, certainement.
Après un petit tour aux abords du site, je me suis garé tranquillement sur le parking intérieur et je n'ai vu jusque là aucun vigile, seulement des caméras. Une salle d'information peuplée de maquettes et d'animations vidéos est là pour expliquer le fonctionnement d'une centrale.
Le principe en est d'ailleurs relativement simple, c'est le même que pour toute production d'énergie. De la chaleur où circule un circuit d'eau produit de la vapeur, celle-ci sous pression, entraine une turbine qui elle-même entaîne un alternateur qui produit de l'électricité.
Simple comme bonjour:-)
A partir de là, on peut obtenir de la chaleur par des chaudières à gaz, à charbon, ou utiliser à la place de la chaleur, une colonne d'eau dont la hauteur déterminera la pression qui entraînera directement une turbine, ce sont les barrages hydrauliques.
Ici, en l'occurrence, la chaleur est fournie par la fission de noyaux d'uranium dans le cœur du réacteur.
Il est possible de la visiter, mais il faut s'y prendre avant, car une photocopie des pièces d'identité est nécessaire, et la validation prend quelques jours, voire quelques semaines.











26 octobre 2011

Profanation

Appel de Claude Lorius pour l'Antarctique


S'il y a bien un endroit qu'il faut préserver, c'est bien celui-là...
Bien sûr qu'il y a des ressources, des réserves...Mais pas touche, c'est le seul endroit encore presque pur, puisque par le biais des courants marins et aériens, on retrouve sur l'inlandsis la pollution des autres continents...
De plus, les moyens devront être gigantesques pour accéder au sol sous la glace, avec une moyenne de 3000 mètres d’épaisseur...Déjà que les russes, en dépit des risques de contamination, ont déjà foré jusqu'à un lac sous-glaciaire isolé depuis un million d'années et dont on ne sait rien de la faune et de la flore éventuelles...
Je suis allé plus d'un an en hivernage en Antarctique au début des années quatre-vingt, j'en ai gardé un souvenir très fort, et rien que de penser qu'on pourrait y installer des machines et y forer des trous, cela me fait sortir de mes gonds!
Tout ça pour faire rouler des millions de camions en file indienne sur l'autoroute, satisfaire la consommation exponentielle d'une Chine dévorée par l'ambition de conquérir le monde, de la Russie qui aimerait retrouver son statut de grande puissance à tout prix, puisque c'est d'eux qu'il s'agit, d'alimenter les turbines géantes des porte-containers, ou de cargos remplis de charbon pour l'Europe, de nourrir les usines qui nous fabriquent des choses nullement vitales....
Chaque jour qui passe me conforte dans l'idée que le monde est peuplé d'irresponsables.
Cette impression profonde que j'ai de la bêtise humaine et de ce que sera le monde dans cent ans font de moi un homme en colère, mais sans moyens réels que ma plume.
Juste un souhait, que mon nom et ma descendance s'arrêtent avec mon fils, je ne veux pas infliger aux générations futures le résultat de nos turpitudes.
Ils pourront sans crainte nous maudire, nous condamner et nous haïr, consulter nos archives et sans doute continuer le massacre car ils n'auront pas d'autre choix.
Et quand la race humaine s'éteindra, laissant une terre ravagée, enfin elle pourra recommencer un cycle comme elle l'a déja fait. Et peut-être une civilisation responsable renaîtra.

25 octobre 2011

Reflexions montiliennes

Tout d'abord une anecdote amère...Cette ville, capitale du nougat, produit à tout jamais associé à un épisode de mon adolescence parisienne...Je garde une rancœur tenace envers une grosse dame qui officiait à la Foire de Paris au début des années 70...
J'y allais chaque année pour y découvrir des produits venant de partout, et je m'étais cette fois-là arrêté devant le stand des nougats de Montélimar, appétissants et de toutes les couleurs...J'étais parti de la maison avec un billet de cent francs, somme conséquente à l'époque, plus de la monnaie pour l'entrée de la Foire.
Je goûte un nougat et je décide de m'en offrir un morceau...Je paie donc avec mon Voltaire (je crois que c'était lui sur le billet), et à ma grande surprise, la dame me rend 20 francs...
-"C'est tout?" m'exclamais-je!
-"Oui", me répond-elle, "c'est le prix".
Je suis resté coi et mes douze ou treize ans ne faisaient pas le poids face à cette matrone imposante...J'ai hésité, l'ai regardé, mais je suis reparti avec mon nougat, mes vingt francs et le sentiment de m'être fait escroqué en beauté.
Depuis quarante ans, je repense souvent à cette dame, qui elle, m'a oublié le jour même, de la bassesse de ses sentiments, de voler le seul argent à un ado en balade...
J'ai depuis ce jour, perdu beaucoup plus d'argent que je ne puis en compter, mais ces cent francs là me resteront à jamais en travers de la gorge et leur association avec le nougat indélébile...

Retour à Montélimar
Sous la pluie, dans un hôtel du nom de Beausoleil, l'ironie de la chose n'échappera à personne..
Du vent, de grosses gouttes qui tombent par intermittence, entre deux bruines.
L'hiver méridional est là, et ça rend le paysage plus morose, différent. Les gens aussi, et c'est normal, sont entrés dans leur configuration hivernale.
Les vêtements sont différents, le visage et les expressions idem.
Mais c'est ce que j'aime en France: la diversité des genres et des contextes, la variété des saisons et des comportements en fonction de celles-ci. J'ai travaillé un peu partout autour de la terre et c'est ce qui me manquait parfois, les saisons et leurs contrastes.
Demandez à n'importe quelle personne lambda vivant en France ce qui serait son rêve de vie.... Et la plupart répondra une île déserte, une plage de sable chaud, la mer bleue à l'infini et le soleil. Maintenant, mettez-les, comme moi je l'ai vécu, sur cette île pendant quelques mois, et il va vous supplier à genoux pour revenir se mêler aux gens, aller en ville, mettre des vêtements chauds et dévaler les pentes de ski...
J'en ai connus en Guyane, dans la boîte où je bossais, je faisais du dépannage d'engins en forêt amazonienne, de ces expatriés qui venaient de Normandie ou d'Alsace, bosser dans ce département français où la vie est si chère et les divertissements si rares.
Ils auraient donné un mois de salaire sans souci pour descendre les pistes, voir un automne en forêt, déambuler sur les remparts de Saint-Malo ou les créneaux de la cathédrale de Strasbourg.
Une chanson de Jean-Louis Aubert me revient à l'esprit, lui qui a bourlingué aussi, (je l'avais d'ailleurs rencontré à Nouméa en 83, quand le groupe Téléphone existait encore, je leur ai servi de taxi quelques jours), il parle de toutes les plages du monde où un enfant regarde au loin et rêve de venir ici.
Pour eux, là-bas, sur leur île dans l'océan indien, aux Antilles ou dans le Pacifique sud, pas d'avenir, le paradis, c'est ici...
Soyons heureux de vivre dans un pays tempéré, à l'abri des soubresauts de la Terre, provisoirement protégés des intempéries meurtrières - je dis provisoirement car les temps changent, la météo fait des siennes et même ici des tornades ponctuelles ont  fait des ravages - la France est peuplée de gens qui devraient s'intéresser à autre chose que leur microcosme personnel et s'inspirer de l'esprit de ceux qui n'ont rien.
Quand on a rien, on profite de tout, et quand on a tout, on ne profite de rien. Parce qu'on a peur de perdre ce tout qui n'est rien en fin de compte.
Car même quand on a rien, on a le principal, la vie, et tant qu'on est en vie, on peut tout faire pour profiter de celle-ci....
Mais les critères ont changé, maintenant, même la notion de rester en vie longtemps n'est plus considérée comme une forme de victoire sur les vicissitudes de l'existence, sur une forme de sagesse qui nous donne l'impression d'avoir accumulé un savoir utile aux générations futures...
Nul ne va plus chercher l'ancien pour profiter de son expérience, de ses conseils. Pourtant, on a tout à en apprendre...
Au contraire, on le considère comme obsolète, telle une vielle voiture ou un frigo. Pour faire partie des privilégiés, qui tout comme une voiture de collection ou une œuvre d'art défiant les siècles, il faut sortir du lot, plaire aux jeunes et s'adapter à leur vision de la vie.
Dans ce registre, je pense à Jean d'Ormesson, académicien, pilier de la télévision, référence française ou feu Jean Dutourd,  qui démontrent qu'on peut être à l'Académie Française et avoir de l'humour.
Sous les tombes de ces villages français, combien de milliers d'orfèvres qui sont enterrés avec leurs secrets, combien de mains habiles sont allées nourrir les entrailles de la Terre.
Il suffit de regarder autour de soi, sans chercher loin, pas besoin d'une cathédrale ou d'une statue monumentale.
Toutes ces parcelles de terre vallonnées, toutes ces routes, ces voies ferrées, ces édifices, ces fleuves domptés. Les hommes ont fait de leurs mains des choses merveilleuses.
Que reste-t-il de ce savoir aujourd'hui?
Quelques compagnons du devoir, quelques artisans isolés sont encore maîtres de la manière de créer, mais la grande majorité de la population ne sait rien faire d'autre que de consommer et croire qu'avec leur ordinateur portable et les logiciels attenants, ils construisent le monde.
Enlevez la fée électricité de la surface de la terre, et la population meurt.
Tout est virtuel, que font ces millions de gens enfermés dans leur tours vitrées, si ce n'est une ronde sans fin du pouvoir, des rivalités, de la possession et de la recherche à son paroxysme du Graal de notre civilisation., l'argent...
Je suis pareil, pas d'inquiétude, mais je suis un manuel, je fais des choses de mes mains, donc, je me sens utile et avec ma tête, je regarde le monde de ma fenêtre personnelle, je tire mes propres conclusions et si je me trompe, quelle importance?
Mais j'aime bien penser que j'ai raison.
Et avoir raison sur l'avenir désastreux du monde, ça change quoi?
Je constate que les leçons du passé n'ont rien donné, on a arrêté les guerres mondiales avec des soldats et des bombes, mais le résultat est le même, misère et destruction.
La guerre par le feu est différente, mais justement, est-ce qu'il ne faudrait pas parfois des épreuves horribles comme celles qui sont arrivées, et qui, au bout d'à peine un siècle, sont sorties des mémoires?
Et retrouver les valeurs qui font que l'homme est un être intelligent, soit, entre autres, la solidarité, le courage, le partage et l'inventivité, l'imagination, l'envie du beau...
Tant de choses me passent par la tête quand je suis loin de chez moi, que je vois tant de gens et de contextes différents, que je me sens obligé de mettre ceci sur un support, même si personne ne lit.

Ne pas le faire me frustrerait....

20 octobre 2011

Lyon

De retour à Lyon, une troisième et dernière fois pour cette année, tant mieux, car ça devenait presque la routine tellement je suis habitué à changer d'horizon...Ce qui n'empêche pas d'avoir manqué de temps et d'opportunités pour visiter différentes places intéressantes comme l'Opéra, le musée des frères Lumière, le sommet du "crayon". Et bien d'autres....


16 octobre 2011

Week-end helvète

Nous avons profité des rayons du soleil encore bien présents pour nous balader et voir des spécialités plus suisses que suisses...
Les reines du Valais, vaches très combatives dont les joutes font fureur en été dans les environs de Sion.
Elles se battent entre elles à coup de corne et sans effusion de sang, bien sûr.
Ah si, juste une incursion vers la France voisine après avoir gravi la route du  Scex, passé la col de la Forclaz, (ne pas prononcer les "z" et les "x" en Suisse !!!:-). Les cimes de l'aiguille du midi lors du passage de la frontière vers Chamonix nous sont alors apparues, entre deux nuages. ...
Et en y allant, la vue de la vallée du Rhône, lui qui est encore jeune, à Martigny.
Et de retour dans le canton de Vaud, nous sommes allés à la foire aux sonnailles de Romains-Môtiers, avec les sonneurs de cloche de Neuchâtel....







11 octobre 2011

L'impromptu de Berlin, un régal en alexandrins...


La scène se passe dans les jardins du Château Bellevue, à Berlin. 
Angela von Mecklemburg et Nicolas de Neuilly se sont discrètement éclipsés de la réception offerte par le roi de Prusse. 
On entend, au loin, les accents du quatuor de Joseph Haydn.

Nicolas :
Madame, l'heure est grave, alors que Berlin danse
Athènes est en émoi et Lisbonne est en transes.
Voyez la verte Erin, voyez l'Estrémadoure
 Entendez les Romains, ils appellent au secours !
Ils scrutent l'horizon, et implorent les Dieux.
Tous les coffres sont vides, et les peuples anxieux
Attendent de vous, madame, le geste généreux !
De leur accablement ils m'ont fait l'interprète,
Leur destin est scellé, à moins qu'on ne leur prête
Cet argent des Allemands sur lesquels vous régnez.
Cette cause est bien rude, mais laissez-moi plaider...
Angela :
Taisez-vous Nicolas ! Je crois qu'il y a méprise
 Folle étais-je de croire à une douce surprise
 En vous suivant ici seule et sans équipage
 Je m'attendais, c'est sûr, à bien d'autres hommages !
 Mais je dois déchanter, et comme c'est humiliant
De n'être courtisée que pour son seul argent !
Nicolas :
Madame, les temps sont durs, et votre coeur est grand
 Vos attraits sont troublants, mais il n'est point décent
 D'entrer en badinage quand notre maison brûle !
 Le monde nous regarde, craignons le ridicule !
 Notre Europe est malade, et vous seule pouvez
 La soigner, la guérir et, qui sait ? La sauver !
 Nous sommes aujourd'hui tout au bord de l'abîme
 Vous n'y êtes pour rien, mais soyez magnanime !
 Les Grecs ont trop triché ? Alors la belle affaire !
 Qu'on les châtie un peu, mais votre main de fer
 Est cruelle aux Hellènes, et nous frappe d'effroi !
Angela :
 J'entends partout gronder, en Saxe, Bade ou Bavière
 L'ouvrier mécontent, le patron en colère.
 Ma richesse est la leur, ils ont bien travaillé.
 L'or du Rhin, c'est leur sueur et leur habileté.
 Et vous me demandez, avec fougue et passion
 De jeter cette fortune au pied du Parthénon ?
 Ce serait trop facile et ma réponse est non !
 Nicolas :
 On ne se grandit pas en affamant la Grèce
 En oubliant Platon, Sophocle et Périclès !
 Nos anciens nous regardent, et nous font le grief
 D'être des épiciers et non pas de vrais chefs !
 Helmut Kohl est furieux et Giscard désespère.
 Un seul geste suffit, et demain à Bruxelles
 Desserrez, je vous prie, le noeud de l'escarcelle !
Angela :
Brisons là, je vous prie, la nuit est encore belle
Votre éloquence est grande et mon âme chancelle...
 Mais si je disais oui à toutes vos demandes
Je comblerais la femme, et trahirais l'Allemande !

Et ils s'éloignent, chacun de son côté...

3 octobre 2011

Saint-Etienne (42000)

Je ne suis là que depuis hier et ne suis allé que dans le centre, et encore, peu de temps. Juste celui d'admirer la plastique, si je puis dire, vu que c'est du bronze, des statues à l'entrée de l'hôtel de ville... Également celui de constater que les anciens notables de la ville avaient un goût assez ostentatoire pour le clinquant et le baroque...Plusieurs de ces hôtels particuliers rivalisent de fioritures mettant en valeur leurs façades...



Il ne faut pas oublier et perdre de vue que cette agglomération fut une ville minière, ouvrière, siège de Manufrance, dont l'histoire fut riche d'évènements.
Ville de Saint-Etienne

La mine et Saint-Etienne : six siècles d'aventure commune

L'extraction de « charbon de terre » est attestée entre Rhône et Loire au moins depuis le XIVème siècle. Le bassin charbonnier stéphanois prend son essor au XVIIIème siècle avec le développement de nouveaux usages pour le charbon et l'amélioration des voies de communication (aménagement de la Loire, canal de Rive-de-Gier).
C'est dans la première moitié du XIXème siècle que la puissance du bassin s'affirme. Alors premier bassin charbonnier, Saint-Etienne connaît un grand essor autour du charbon avec les premières lignes de chemin de fer françaises, et l'implantation d'une puissante métallurgie (production de fonte, de fer à la houille et d'aciers) et de la production de verre, en parallèle à l'expansion des activités textiles, en liens avec la place lyonnaise.
A partir des années 1860, l'expansion du bassin se ralentit. Les charbons stéphanois sont concurrencés et bientôt dépassés par les charbons du Nord et du Pas de Calais, mieux situés par rapport aux centres de consommation français. La production se stabilise entre 3 et 4 millions de tonnes.
Après la Seconde guerre mondiale, l'heure est à la modernisation et à la rationalisation dans le cadre de la nationalisation des mines de charbon (1946), alors que le pétrole et le gaz tendent à se substituer au charbon. Les puits sont un à un fermés, la conversion des hommes engagée. A partir de 1973, seul le puits Pigeot continue de remonter un peu de charbon. Il fermera en 1983, clôturant l'aventure houillère du territoire.



Omaha beach, plage meurtrière

Parmi les plages du débarquement, Omaha, où ce sont les américains qui reçurent le privilège d'y débarquer, possèdent des falaises q...