27 janvier 2012

Home, suisse home...

Après la neige et et la glace de Patagonie où c'est pourtant l'été, la neige du Jura suisse, le brouillard et le givre font un bel effet.
Autant j'ai pris plaisir à faire ce voyage, autant je le prends à revenir dans ce beau pays, surtout à cette époque.
J'aime le changement des saisons, j'aime la chaleur et le soleil sur la peau, mais j'apprécie volontiers les froidures de l'hiver.
Je l'ai déjà dit, mais le changement de saisons est pour moi nécessaire. J'ai vécu dans des endroits sans saison autres que la chaleur ou la pluie alternées, où il faisait soit trop chaud et sec, soit trop chaud et trempé.
Vivre dans ces endroits n'a pas trop d'intérêt, même si l'on s'habitue.
De toute façon, le changement est nécessaire pour pallier toute routine éventuelle.
il y a des réserves de nourriture devant la maison...
Le vigile est figé
Au retour, la neige était là, et bien là...

23 janvier 2012

P...de Murphy

Maintenant que je suis revenu, je peux faire un flash-back sur les dernières heures de ma présence chilienne...Quand, à la dernière nuit de mouillage sur l'île Martinez, ou toute autre proche de là, accolée à la grande île Navarrino, nous nous sommes amarrés et apprêtés à passer la nuit.
Olivier commençait à préparer un ragoût, je crois. Il était 19:00.
J'avais décidé d'aller à terre faire des photos et voir cette drôle de cabane que les pêcheurs avaient construite et dont on devinait la forme. Pour ne pas garder l'annexe à terre, Olivier me débarqua et je commençais ma tournée..Pas difficile, il suffisait d'écouter le piaillement incessant des volatiles.
Je pris quelques clichés et repartis voir les goélands qui fouillaient la vase un peu plus loin, ils profitaient de la marée basse pour aller aux asticots, dirait-on...
Je portais mes bottes de pont, puisque je devais mettre les pieds dans l'eau pour monter et descendre de l'annexe. J'aurais dû me méfier..Les roches glissantes m'ont fait trébucher, et la nature même de celles-ci, qui par l'action du froid et de la chaleur du soleil, se brisent selon des formes très tranchantes, les rendent dangereuses.  .
Je suis tombé en arrière, et ma main droite s'est entaillée sur ce genre de roche...
Ma première réaction fut la colère, car voyant l'entaille, j'ai su qu'il faudrait recoudre...Et bien qu'en face d'Ushuaia, à 2:00 de navigation, il nous était impossible d'y aller sans être passé par les douanes chiliennes, à la capitainerie de Puerto Williams.
J'ai appelé Olivier, qui après m'avoir donné les premiers soins et bandé la main, a décidé de lever l'ancre, et de repartir faire les 30 miles qui nous séparaient de l'hôpital...
Nous y sommes arrivés vers 2:00, juste à temps  pour recoudre, le maximum étant de 7 heures entre la blessure et l'intervention.
L'avantage de cette mésaventure, c'est que nous étions à destination une nuit plus tôt.
Nous avons pu assister au retour des "héros" Bourgnon et Roubinet qui sont allés faire une virée au Cap Horn, ce qui en soi, n'est pas une terrible aventure, si le temps est clément, nous avons pu le constater.
Juste que faire croire qu'on a fait ceci avec 45 nœuds de vent et 7 mètres de creux fait bien rigoler les vrais horniers qui se trouvaient là, et qu'on en revienne sans casse encore plus....Mais  les nombreux appareils photos qui ont immortalisé le départ me démentiront peut-être...Je ne suis quant à moi, pas qualifié pour émettre un avis.
Le télégramme
Mais moi, j'ai vu ça... à Puerto Williams.
Juste que voir des mises en scène, des équipes de soutien  suréquipées, pour faire un retour sur investissement à un sponsor me gonfle...
Dans le même temps, j'ai beaucoup plus de respect pour une dame suédoise de 35 ans qui a fait le même parcours en kayak de mer, toute seule, sans assistance et sans rien dire, on ne l'a su que parce qu'elle en parlait à la capitainerie pour ses papiers.

 Ceci dit, pour en revenir à ma mésaventure, heureusement que ce n'était pas la fois où nous sommes restés coincés par le mauvais temps...Tout s'est bien terminé, et me voilà avec une cicatrice de plus et de beaux souvenirs.
Mais à la décharge de nos amateurs de catamarans, le vent souffle fort et souvent, voir ci-dessus...


21 janvier 2012

Ushuaia, le retour

Me voilà débarqué, sur le point de repartir en compagnie de mon frère que j'ai rejoint ici. Lui est là depuis 3 jours, après son périple intérieur.
Nous sommes arrivés hier matin, à 4 heures, après une nuit de navigation depuis Port Williams. Nous attendions les bonnes conditions météo, condition sine qua non pour le retour. Bon, même s'il avait fait mauvais, nous aurions navigué, le temps nous était compté, mais une marge confortable de 12 heures suffisait. Et le bateau est presque insubmersible:)
Nous y avons retrouvé l'Austral, paquebot vu auparavant au Chili, resté devant Port Williams quelques heures pour cause de formalités...
Je ne regrette sûrement pas de ne pas avoir utilisé cette manière de voyager, la façon dont nous avons découvert le Horn et les canaux de Patagonie avec ses glaciers est tout à fait géniale.
Nous n'avons vu que les oiseaux, les otaries et la nature. Pas de touristes par dizaines commentant bruyamment les merveilles étalées devant eux.
Le Kotik, autre navire polaire à découvrir
Port d'Ushuaia
Le port Fret et paquebot
Heu...Oiseau de ponton? :-)
Fin de la Cordillière des Andes
L'Austral à Puerto Williams
Ancienne chaîne amarrage d'un cuirassé Chilien
Le Hanse Explorer, de retour et en partance pour des croisières de luxe, voir brochure:

20 janvier 2012

Oiseaux

Quand nous repartons, à nouveau les oiseaux resurgissent, et les quelques spécimens que j’ai pu capturer avec mon objectif ne sont que les plus courants, il y a des dizaines d’espèces d’oiseaux, les pétrels, les vautours, albatros, cormorans, ibis (ceux à long bec sur les images), de la même famille que ceux que j’ai vu folâtrer dans les jardins près du port de Sydney. Même les petits qui ressemblent à des pinsons vivent dans ces régions. Chacun fait son marché comme il peut, les goélands essaient d’attraper les poisons des cormorans, fameux plongeurs et nageurs, lorsqu’ils ressortent de l’eau avec leur prise. Les skuas font de même et guettent le moindre poussin malade. Les jeunes condors et les vautours ont la même recette avec les otaries.







19 janvier 2012

Glaciers de Patagonie

Le jour est levé depuis longtemps, pas moi, mais ce n'est pas la peine de se presser , nous allons nous balader dans les fjords. Hier fut une journée longue et fantastique, les centaines de cascades, les dizaines de gros et petits glaciers, les anciens et les actuels nous ont éblouis. Cela a commencé quand l'eau a changé de couleur, du bleu profond au vert clair. Cela correspond à la couleur des rivières d'eaux glaciaires, pure et lumineuse, le changement est radical, un trait dans l'eau, bien délimité, à droite bleu à gauche vert, en travers du chenal.. Puis apparaissent les monstres magnifiques, tels qu'on pouvait les admirer aussi il y a un siècle ou deux dans les Alpes.
Nous sommes à quelques centaines de mètres, le canal que nous empruntons fait environ un kilomètre de large et les glaciers sont en majorité sur la face nord , le sud ayant quelques embryons de glace, ou du moins ce qu'il nous en apparaît par rapport aux autres.
Il y a sûrement plusieurs millions de tonnes de glace qui sont suspendues là-haut. Le premier, nommé Hollandia, est magnifique, les couleurs bleutées qui le composent en montrent la vigueur, il n'est pas à l'agonie.
Tous ceux que nous verrons ont eu un âge d'or, où leur taille dépassait les kilomètres de large, où leur marque a sculpté la roche à perte de vue. Les suivants, Francia, Allemania, Romanche et autres noms donnés par les explorateurs successifs, eux aussi certainement stupéfaits de tant de splendeurs, nous montrent leur éclat.
Et, durant toute la journée, nous avons navigué dans les fjords, découvrant dans chacun d'eux un ou plusieurs glaciers en pleine forme, alimentant de leurs rivières de glace les canaux de Terre de Feu…
Nous restions devant eux, dérivant avec le bateau, guettant le moindre bruit, et très souvent, cela craquait, détonait, explosait en un énorme fracas. Poussant hors de lui-même ces glaces, qui tombaient dans d'énormes éclaboussures dans le canal.
Et le tonnerre roulait encore, tandis que la vague courait au-devant des navires postés là, leurs occupants émerveillés…Je n'exagère pas, c'est fantastique.
Au bout de quelques heures, nous repartons et allons passer la nuit dans un mouillage tranquille. Nous posons l'ancre, et amarrons le bateau à un arbre, à une cinquantaine de mètres du rivage, bien à l'abri du vent qui souffle dans le chenal.
Otarie mâle
Un physique de boxeur
Condor

Vautour 
Le harem de monsieur l'otarie


Effondrement de glace devant le Boulard

12 janvier 2012

Retour à Port Williams...Et stand-bye...

Hello, hier, j'ai dit que je repartais pour les glaciers, mais pour l'instant, pas question, le vent nous bloque au mouillage et on attend que ça passe...
Hier, nous sommes passés devant une colonie de manchots papous, de cormorans, des goélands et des canards à vapeur (pour leur façon de nager en battant des ailes tels des bateaux à aube), des dauphins, bref, une nature fantastique.
Dans le canal Beagle, pas mal de touristes, dont les paquebots géants emmènent les riches touristes voir les glaçons de l'Antarctique bien au chaud et sans mal de mer.
Mais les bisbilles argentino-chiliennes empêchent les navires de passer par le Cap Horn pour le montrer.
Pour cela, il faut faire ce que nous avons fait, se déclarer aux autorités chiliennes, et ensuite on peut y aller.
Mais par contre, on ne peut plus retourner à Ushuaia sans être obligés de refaire les papiers..
Des allers-retours administratifs sans fin.
La base navale de Port-Williams se prend très au sérieux, la guerre froide est sous-jacente, les navires de guerre fin prêts, les radars nous repèrent dans chaque crique et demandent notre route.
Mais les chiliens d'ici sont très accueillants, souriants et serviables...
Ils ont du mérite, c'est vraiment le bout du monde.
Ce soir, nous embarquons deux passagers pour les emmener sur leur île, ils attendent un embarquement depuis une semaine, et leur bateau est en panne.
Ici, ne pas avoir un gros 4x4 et un bateau signifie galère... J'apprécie ce voyage hors des routes touristiques, nous avons navigué deux jours sans voir personne, à part un voilier comme le nôtre au loin. Plusieurs aventuriers, français souvent, se partagent ce secteur du "tourisme sportif". Le confort est spartiate, les conditions de mer sont limite, on a eu des frayeurs, mais comme le skipper n'avait pas l'air inquiet avec le bateau presque couché, on lui a fait confiance... Juste quand il est remonté du carré avec les harnais de sécurité, la tension est montée. Et comme je n'ai pas un appareil étanche aux embruns, les photos sont rares dans ces conditions.




11 janvier 2012

Et voilà, Ushuaia, le canal Beagle, le Horn


Après mes mésaventures de l’aéroport de Buenos Aires, sans grande gravité, puis mon séjour à la lampe de poche  au B&B de Bernie’s à côté de l’aéroport, je prends le vol de 7:30 pour El Calafate et Ushuaia.
J’arrive à 13 :30 et la femme de notre skipper, Marylin (Mariline)est là pour me recevoir et m’emmener au bateau, le Kekilistrion, un douze mètres bien rodé, comme son propriétaire.
Nous voici donc à bord, ils m’attendaient impatiemment, devant appareiller le matin pour être à Puerto williams avant le soir.
Une pizza plus tard, nous allons à la préfecture pour les papiers, une démarche nécessaire, car nous allons passer la frontière chilienne et nous devrons refaire la même chose demain à Port Williams, au Chili…
J’ai appris que les relations entre les deux pays sont tendues, pour cause de revendication de territoire et que plein de paperasserie font les combats des militaires.
On se casse les pieds par harcèlement administratif…
Nous partons avec un vent moyen, une petite houle et un ciel bas, au foc seul au départ, puis la grand-voile en grand largue…Mais comme le vent faiblit, nous sommes obligés de mettre le moteur si nous ne voulons pas passer la nuit à la manœuvre.(Faut bien que je cause comme un loup de mer si je veux être crédible:-))
Arrivés vers 21 :00, trop tard pour se mettre à quai, nous passons la nuit à quelques encablures du rivage.
Première nuit à bord, je ne l’appréhendais pas, j’ai eu bien raison, j’ai très bien dormi…
La promiscuité avec les autres passagers, nous somme quatre, plus le skipper, Olivier, n’est pas gênante. Un couple breton d’une soixantaine d’années, sympathiques, ayant visité beaucoup de pays.
Et hasard rigolo qui ne m’étonne qu’à moitié, un suisse de Moudon, amateur de voile.
Je me disais aussi, je suis au bout du monde et je n’ai encore vu personne que je connais !
Parce que ça ne saurait tarder…
Ce matin, une sortie vers 4 heures pour cause d’envie pressante, il faisait jour. La nuit tombe vers 23:00 et le soleil reprend ses droits vers 3:00, ce qui fait de longues journées…
A Puerto Williams, les démarches administratives continuent, et nous en profitons pour prendre une douche dans un navire échoué et réaménagé en bar et douches…Parce que je ne sais pas quand nous pourrons à nouveau le faire…
Je suis impressionné par le nombre de voiliers qui viennent ici…C’est presque l’embouteillage.
Nous avons des polonais, des allemands, des français, plusieurs, dont un qui s’appelle le « Vague à l’âme », environ 15 mètres.
Les propriétaires, deux  couples de français  font un tour du monde, une bien belle idée…
Et vers midi, nos passeports tamponnés pour le Chili, nous voilà repartis…
C’est une route assez longue qui nous attend, aujourd’hui, fait de coups de vent et d’accalmies, de pluie et de soleil, mais agréablement meublée par la visite des dauphins qui vont nous suivre plusieurs heures à chaque fois..
Car au large de l’île Lennox , un groupe nous fait la fête, puis ensuite un autre à l’île Wollaston, tard le soir quand nous nous sommes mouillés dans la baie Hately.
C’est à 23 heures passés que nous sommes arrivés, pendant la courte nuit…
Et nous voilà repartis, ce matin, seuls au monde, n’ayant croisé personne, juste les appels des autorités chiliennes qui nous voient sur le radar et nous demandent qui nous sommes, où nous allons , mais qui pour l’instant ne nous ont pas embêtés outre-mesure…Ce qui n’est pas toujours le cas, paraît-il…
C’est magnifique, cette nature vierge, pas une habitation, des dizaines d’îls seulement peuplées d’oiseaux de toutes sortes, de phoques, otaries et loutres.
Les seuls arbres sont des hêtres, les roches ont l’air d’être là depuis des millions d’années et leurs formes témoignent d’une naissance agitée…J’ai vu des colonnes de basalte comme les piliers hexagonaux d’une île du Pacifique…
Vraiment exceptionnel, ce paysage…Loin de moi le regret d’être venu ici, je me plais dans ces endroits désolés….













Par chance, pas trop de vent
Le voilà, le Horn...
Et sa sculpture, ....
Le phare du Horn, on aperçoit les gardiens...
Le mémorial

Omaha beach, plage meurtrière

Parmi les plages du débarquement, Omaha, où ce sont les américains qui reçurent le privilège d'y débarquer, possèdent des falaises q...