9 juin 2013

Ah, la retraite, vaste programme!

Après les propos de madame Marisol Touraine, faisant une déclaration sur la longévité  des personnes et la cotisation des travailleurs, on dirait que le gouvernement a découvert l'eau chaude...
Depuis que je me suis posé la question pour la première fois, au siècle dernier, j'ai toujours pensé que les systèmes de retraites, de sécurité sociale étaient une hérésie dans leurs configurations respectives actuelles et voués à l'échec à plus ou moins long terme. C'est une simple question de mathématiques et de bon sens. Il y a longtemps que les durées auraient dû être réformées, en fonction de la bonne santé des travailleurs et de la moindre pénibilité au travail.
Quand le barème fut créé, il était exceptionnel que les retraités survivent plus d'une décennie à leur cessation d'activité. Maintenant, dans beaucoup de cas, la durée de travail est inférieure à la durée de la retraite, et les sommes perçues bien supérieures à celles versées. C'est valable pour la sécurité sociale où les frais engendrés par les soins d'une personne âgée sont multipliés par rapport à ceux versés lors de la durée de cotisation.
Depuis la fin des années cinquante, on aurait dû progressivement modifier tout cela et tout comme nous faisons des ajustements salariaux sur l'inflation, faire des corrections en fonction de la durée de vie, des progrès sociaux et culturels, de la modernité de nos appareils et machines, ainsi que des avancées de la médecine.
Nous aurions pu adapter les horaires en fonction de l'âge, et permettre aux seniors dont l'expérience est immense, de perpétuer leur savoir tout en diminuant leurs horaires et durées de travail.
Au lieu de mettre tout le monde à 35 heures, permettre aux jeunes bouillant d'énergie, de travailler plus pour gagner plus, et aux plus anciens de mieux profiter de leurs acquis et de se sentir utiles et actifs jusqu'à un âge avancé. Par exemple, travailler 42 heures et de pouvoir, à partir de 50  ans, diminuer les pourcentages d'activité et de profiter de congés supplémentaires.
Contrôler plus efficacement les dépenses de santé, éviter les gâchis astronomiques qu'on peut citer par dizaines dans le système social français, et qui fait la fortune des industries pharmaceutiques, la prolifération des pharmacies, des taxis ambulance aux contrats juteux et consorts.
Seulement, les acquis obsolètes ont la vie dure, et ce dont nous profitons aujourd'hui sera impossible demain.
Les hommes politiques sont élus par des personnes qui  ne voient  que leur propre univers. Ils ne se posent pas la question, dirait-on, s'ils ont mérité leurs privilèges, par leurs cotisations ou leur labeur. Un cheminot(mot également hors d'âge s'il en est) se demande-t-il, après avoir conduit un TGV pendant quelques années au rythme horaire effréné de six heures maximum par jour, s'il peut, à cinquante ans, toucher une retraite pendant les quelques 34 ans qui lui restent à vivre selon les statistiques?
La retraite à 65 ans pour tout le monde devrait être la norme, calculée sur les dernières quinze dernières années, et non pas sur la dernière promotion 6 mois avant le grand départ.
La promesse extrêmement populaire de François Mitterrand de baisser la retraite, puis les heures de travail lui a permis d'accéder à la présidence, mais cet homme intelligent savait que lui-même ne verrait pas les conséquences des lois qu'il promulguerait.
Lui aussi n'a pensé qu'à sa propre destinée, à son désir de pouvoir. Il a caressé le peuple dans le sens du poil, sachant que l'être humain est égoïste par nature.
Depuis des générations, partout sur la planète, sur terre et sous la mer, nous nous efforçons avec bonheur et un taux de réussite excellent, de pourrir au maximum la vie de nos descendants.
Chacun a entendu ou dit lui-même au cours de son existence, arrivé à un certain âge, que sa jeunesse était le bon temps. Même les anciens qui ont connu les affres de la faim durant les guerres ou les mauvaises périodes y vont de ce credo.
Je ne suis pas sûr que cela dure et que nos jeunes gens du vingt-et-unième siècle éprouveront le même sentiment en arrivant à la cinquantaine.
On ne choisit ni sa date de naissance ni le lieu, et par là même, par nos destinées pré-tracées dès le berceau, l'article premier de la constitution de 1789 pourrait être sujet à caution.
Mais il devrait y avoir des lois mondiales pour la pérennité de notre planète et des enfants de nos enfants.
Arrêter d'être gentil avec tout le monde au nom de la civilité et de l'éthique. Sévir impitoyablement quand il s'agit de notre survie. Par exemple, confisquer des territoires quand ils sont détruits: Brésil, Indonésie, certains territoires africains, etc... Et en faire des sanctuaires. Couler les navires coupables de surpêche.
Voltaire a dit:"qui aime bien châtie bien".
Il est largement temps de mettre cela en pratique.
Utopie, certainement, mais l'on peut rêver.
On critique beaucoup les chinois car ils ont une vision à court terme du monde, leur mentalité n'est pas dirigée vers le futur, mais vers le moment présent. Nous croyons en occident que nous anticipons, que nous gérons correctement les ressources et les valeurs de ce monde.
Mais c'est faux, le monde change à une vitesse hallucinante, et pour ne pas nous faire prendre de vitesse, et perdre la bataille du profit, nous devenons pire que ce nous critiquons.
Je vois moi-même, en l'espace de dix ans, la mentalité des entreprises changer. J'avais été épargné, n'étant pas au milieu du chaos des grandes sociétés, et n'entendant parler des brainstroms et autres stratégies de management que par lectures interposées.
Je fais un métier manuel, c'est un avantage, car je ne suis pas confronté à la jungle bureaucratique et délétère des open spaces où la rumeur peut briser ou construire une carrière. 
Mais il arrive dans toutes les sociétés des jeunes loups spécialistes financiers qui veulent mettre en œuvre les dogmes appris durant leur master dans une des nombreuses écoles spécialisées. Fi du facteur humain, de la motivation, du respect de la personne et de la conscience professionnelle. Gloire à l'efficience, aux pourcentages et à la mondialisation.
J'avais grandi sans vraiment me soucier du temps qui passe, ni de laisser une empreinte indélébile dans les pages de l'histoire humaine. Juste un trait d'union dans la vie du monde, un maillon infime dans la continuité de l'évolution.
Je suis content d'avoir vécu maintenant et pas plus tard. Les valeurs auxquelles je tiens, les paysages que j'ai contemplés de par le monde vont disparaître.
Il ne faut pas me blâmer d'être pessimiste, nous avons de bonnes raisons de l'être.
Mais j'ai de l'espoir pour la Terre elle-même. Dès que nous aurons disparu, par la magie de l'érosion, de la régénérescence perpétuelle, de la tectonique des plaques, la planète se refera une beauté et une nouvelle histoire recommencera.
D'ici là, il faudra quand même aller bosser!!!

Omaha beach, plage meurtrière

Parmi les plages du débarquement, Omaha, où ce sont les américains qui reçurent le privilège d'y débarquer, possèdent des falaises q...