8 janvier 2013

Reflexion de jeunesse.

Quand les émois sont précoces, les chagrins le sont aussi.
Même si je vais faire bondir dans les chaumières, la séparation des garçons et des filles à l'école, comme je l'ai connue, avait du bon. On n'apercevait les filles que de loin, inaccessibles pendant les cours, à peine tentatrices, affriolantes et objets de fantasmes vite oubliés dès la fin de la récréation.
Nous reprenions nos cours, sans être perturbés par une nuque gracile, un genou bien dessiné ou un chemisier joliment galbé à nos regards exposés.
Je me lance dans ce sujet car je viens de lire quelques mots d'une de mes petite-filles âgée de 11 ans sur Facebook.
A cette âge où normalement, d'après mes critères personnels, les garçons et les filles jouent en toute simplicité, pas encore préoccupés par les hormones de la reproduction, voici que mademoiselle écrit en avoir marre du célibat car elle vient de se faire larguer! Que c'est dur d'être seule, sans protecteur...
J'ai beau  avoir l'esprit ouvert, les bras m'en tombent.
Déjà, un protecteur, il n'y a pas si longtemps, c'était un proxénète, un maquereau, un hareng, un jules, un lanternier...Je n'irai pas plus loin dans la description et le rôle social important de cet individu.
Il est possible que dorénavant, une protection soit nécessaire pour les jeunes demoiselles qui veulent ne pas se faire importuner par la racaille des cours de récré, bien éduquée par les nouvelles valeurs sociales des familles monoparentales issues de l'immigration...Ou pas, d'ailleurs.
L'école est devenue non pas un endroit où l'on apprend les langues, les maths, les matières nécessaires à son épanouissement personnel, les bases primordiales pour naviguer dans la vie professionnelle, mais elle est devenue un microcosme des misères de la vie ordinaire.
On y apprend la violence, la jalousie, l'amitié virtuelle, l'amour par épisodes.
On croit que la vie passe et existe à travers un écran de smartphone ou d'ordinateur, que les émissions de téléréalité sont la réalité.
On veut être adulte avant l'heure, posséder ce dont on n'a pas besoin.
Alors que l'enfance est le seul moment où justement on ne devrait pas avoir de souci.
On ne le sait que trop tard, mais que demande-t-on à un enfant, qu'espère-t-on de lui?
Seulement d'apprendre, sans se soucier de gagner sa vie, de se poser les mauvaises questions sur la marche à suivre.
D'écouter ses aînés, car ils ont quelque chose à lui léguer.
Apprendre à être le pont entre deux époques, le passé et le futur, et à bien transmettre les informations.
Si les enfants apprennent mal, ils ne pourront pas faire le lien correctement.
Alors, avant de vouloir brûler les étapes, il faut suivre la procédure, la check-list inventée par la nature.
Chaque espèce a une durée de vie, une période de croissance, un période de fécondation, un âge adulte, puis un déclin.
Chez l'être humain, la puberté intervient à 12 ans environ, mais tout le monde s'accorde pour dire que les relations sexuelles ne commencent pas avant 17 ans en moyenne. Et ce ne sont qu'amourettes de passage, histoire de faire connaissance.
S'essayer avant aux exercices de l'amour ne mène qu'à des déceptions, des gestes mal maîtrisés pouvant provoquer des dégâts. Car on se souvient bien de ces premiers moments.
Malheureusement, ce n'est pas ce croient ces trop jeunes gens.
L'accès aux informations de toutes sortes est disponible partout, à tout âge et sans discernement.
On peut facilement se méprendre, quand on ne possède pas un minimum de maturité et de culture, sur les choses que l'on trouve sur la toile et dans les émissions télévisées.
Il n'y a pas de précipitation à avoir, le temps qui nous est imparti est même plus long qu'auparavant.
On prend bien le temps d'étudier des choses qui ne nous serviront pas, et on veut se précipiter sur des futilités fugaces, écouter son instinct, ou plutôt écouter les voix de sirène des médias et des rumeurs.
Chacun a sa place dans le monde, mais souvent, il faut être patient, la précipitation ne mène à rien.
Il faut apprendre à vivre, à communiquer, à aimer.
Cela se fait souvent dans la douleur, car ce que je viens d'écrire ne servira à rien dans le cas présent.
"Ce n'est plus pareil, maintenant, tu n'es plus dans le coup", me dira-t-on.
Ces phrases ont été dites des millions de fois depuis des milliers d'années.
Je suis sûr qu'au néolithique, un fils a dit à son père:"ta hache, c'est du passé, la sagaie à propulseur, c'est l'avenir!!!"
Et depuis ce temps, le monde a évolué.
Mais une chose nouvelle est apparue depuis trois décennies, c'est la manière de communiquer.
Cela a bouleversé la donne, trop de choses vous entrent dans la tête en trop peu de temps.
La diffusion mondiale et instantanée des images et des informations a changé le rapport entre les gens et les choses.
Les cultures se mélangent et il faut entendre les gens parler pour savoir qu'on a changé de continent. rien d'autre ne les différencie dans la rue.
Trop de monde, trop de choix, trop de tout.
Je suis sûr que ma petite chérie de 11 ans s'est battue comme une lionne pour garder son prince, mais que lui, ébloui par tant de choix, papillonne parmi les fées.
C'est dommage d'apprendre des souffrances comme un chagrin d'amour si tôt. C'est du gâchis, tu ne trouves pas?
Surtout qu'un chagrin d'amour, un vrai, on ne s'y habitue jamais, il sera tout aussi destructeur quand tu auras cinquante ans, crois-en mon expérience!
Pense quand même à tes études, je t'ai fourni la littérature nécessaire, sers t'en, ne serait-ce que pour envoyer des lettres enflammées à tes amours et sans fautes d'orthographe. N'est-ce-pas?

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