28 juillet 2014

Vues d'Afrique.

A l'arrivée de mon guide personnel, le même que la veille, toujours avec quelques heures de retard, j'ai soufflé...
Il s'agit d'un des directeurs, habillé comme un mac de l'entre-deux-guerres, costume à rayures blanches sur fond noir, là, j'ai découvert que je faisais fausse route.
J'avais eu la journée pour découvrir comment fonctionnait la vie ici, et moi qui ai déjà du mal avec les lambins en France, j'étais gâté. Rien n'est urgent, de la nourriture au travail. Nous sommes partis de l'hôtel, non pas pour visiter des installations comme prévu, mais pour aller manger au bord du delta qui mène à la mer.
Nous avons de nouveau traversé des quartiers de Douala bondés, gens et boutiques à même le sol, sur des bidons, croisé des dizaines de motos chinoises Santini. La circulation est infernale, désordonnée, mais  assez fluide et les accidents rares, ce qui ne laisse pas de me surprendre.
Avons longé des docks, des entrepôts sévèrement gardés, roulé sur des routes défoncées, croisé des vaches, genre de zébus, des camions chargés de bois exotiques arrachés à la forêt tropicale, et j'y pense maintenant, absolument aucun autre animal, ni chien, ni chat, ni même un rat, d'ailleurs.
Que des africains, des milliers d'africains à pied, en moto, en voiture, pas en vélo, n'exagérons rien...
Puis enfin, nous avons fini par nous arrêter dans un endroit curieux, parsemé de frigos couchés, rouillés, dans lesquels les pêcheurs mettent les poissons qu'ils attrapent dans leurs filets, jetés dans l'estuaire immonde que j'aperçois à quelques mètres. Il y flotte quantité de détritus, d'objets divers, l'eau est grise, avec les reflets irisés des hydrocarbures.
Je n'ose imaginer ce qui peut vivre dans ces eaux.
Plusieurs vendeurs se précipitent vers nous, tenant dans leurs mains des assiettes contenant des gambas, des calamars, des écrevisses, ou demandant de venir voir les capitaines, les bars et les soles dans leurs aquariums de fortune.
Mon guide ventripotent joue les pachas, repoussant d'un geste las les assauts. Nous nous asseyons à une table et la patronne arrive avec un dessus de fût en plastique sur lequel se trouve les poissons susnommés.
Je cherche des yeux autre chose que la nourriture bizarre qui est exposée devant moi, le poisson a l’œil fossilisé à mon goût, rien ne me prouve qu'il n'a pas été pêché l'an dernier, l'odeur est partout.
A quelques mètres, une femme dans un recoin enfumé et sordide(pléonasme en ces lieux) prépare les frites de pommes(frites tout court) dans une passoire en alu, et des bandes manioc roulées dans des feuilles de palmier(voir vidéo)....
Des colporteurs, des vendeurs de souvenirs des actrices fauchées viennent nous solliciter pendant que mon Bernard Blier africain négocie la cuisson de deux poissons.
Je ne suis pas sûr d'avoir faim.
Un étonnant musicien qui joue parfaitement de la batterie fabriquée avec des boites de conserves met de l'ambiance.
Quelques clients arrivent, des blancs aussi pour déjeuner, il est 15:30
Vous trouvez que j'exagère?
J'ai mangé le manioc, les frites, le poisson grillé, bu de l'eau minérale, et nous sommes rentrés à l'hôtel où il m'a déposé.
Quelques problèmes intestinaux plus tard, je me connectais à mon compte Air France pour changer mon billet.
Je suis ouvert à tous les styles de vie, mais je ne compte régresser ni socialement ni culturellement.
C'est vraiment le sentiment éprouvé pendant ce séjour, j'aurais aimé venir pendant les années trente. Le pays devait être encore magnifique.
Il l'est encore certainement dans d'autres endroits, mais pas là, à Douala.
J'ai choisi la mauvaise saison, la mauvaise région, mais cela m'a remémoré une chose:
La France est un paradis, quoiqu'on en dise.

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