30 mars 2012

Quand la Suisse se retrouve dans la campagne électorale.

Jean-Luc Mélenchon a eu l'audace de cibler les travailleurs suisses pendant une émission sur Europe 1, soulignant que le vote sur les congés payés relevait de la manipulation salariale et patronale, écartant d'un revers de main la possibilité que les suisses puissent préférer voir leur pays rester compétitif plutôt de de prendre des vacances.
Il est certain qu'un tel référendum en France eut donné bien d'autres résultats, les français étant les rois de l'utopie en ce qui concerne le pouvoir d'achat...
Vous avez le verbe haut et savez manier les foules, Mr Mélenchon, citant Victor Hugo, sans qu'il y ait eu la moindre chance , si celui-ci pouvait vous écouter, qu'il adhérât à vos idées révolutionnaires.
Mais lisez plutôt, c'est savoureux à souhait, et prenez-en de la graine, Mr le tribun communiste....Ceci est la réponse du berger à la bergère, d'un conseiller fédéral, ancien journaliste.

Cher Jean-Luc,
Je vous ai entendu lundi sur Europe 1 : 
Or donc,  vous y plaigniez les Suisses !
Vous nous plaignez d'avoir refusé deux semaines de vacances supplémentaires. Ainsi, nous aurions été intimidés par nos méchants patrons.
Vous précisez même : "Je comprends parfaitement que le patronat suisse utilise tous les arguments, dont la peur et l'insulte, contre les travailleurs".
Je ne doute pas que vous le compreniez : la peur et l'insulte, c'est votre truc. Mais bon. Restons concentrés sur le fond de votre propos.
Vous dites comprendre les patrons.
En fait, vous ne comprenez rien du tout, une fois de plus.
Il est vrai que nous avons refusé ce week-end l'initiative "six semaines de vacances pour tous".
Pour le reste, une ou deux précisions s'imposent. 
Tout d'abord, une partie de la gauche était opposée à l'initiative.
Quant aux patrons, loin de la peur et de l'insulte, ils ont agi avec responsabilité. Une responsabilité citoyenne. Un concept qui vous échappe peut-être.
Ce que les Suisses ont compris, eux, c'est que davantage de vacances, c'est plus d'heures supplémentaires.
Ce que les Suisses ont compris aussi, mon cher Jean-Luc, c'est que le patron est le partenaire de l'employé.
Nous appelons cela la paix du travail.
A la grève systématique, nous privilégions le dialogue, le partenariat social.
De vraies négociations branche par branche, entre gens bien élevés, sans peurs, ni insultes.
Sans méthodes de voyous.
Conséquence: notre marché du travail est souple, flexible et redoutablement efficace. Sans chômage, ou presque.
Le choix du peuple suisse correspond à sa maturité politique. La démocratie directe implique un grand sens des responsabilités.
Il ne suffit pas de balancer des slogans en chantant Ferrat. Il faut penser aux conséquences, aussi. D'ailleurs, le résultat de ce weekend n'est pas serré: l'initiative pour plus de vacances s'est naufragée dans les urnes, faisant l'unanimité des cantons contre elle.
En Suisse centrale, l'objet a été littéralement balayé, rejeté par plus de 80% des votants.
Avouez que ça fait beaucoup de Suisses tétanisés par le patronat !
Et la Suisse romande ne fait pas exception, bien que proche de vous. Certains disent même que la proximité de la France a joué contre l'initiative: pour le patron des patrons suisses, "le modèle français a fait figure de repoussoir". Amusant.
Comme toute la campagne en cours chez vous.
J'entendais l'autre jour Philippe Poutou à la radio. Il est marrant, lui. Il parlait de vous (entre autres). L'homme du Nouveau parti anticapitaliste y dénonçait notamment les professionnels de la politique qui "ne connaissent rien au monde du travail" (comme vous). S'en est suivi une apologie du candidat salarié (comme lui).
L'homme du combat contre le capitalisme n'en finissait plus de valoriser le salarié. Sans se rendre compte, visiblement, que le salarié n'existe pas sans "salariant". En français, son patron. Le capitaliste qu'il aime tant détester.
D'abord je riais, amusé. Puis je me suis rendu compte que j'étais d'accord avec Poutou sur un point: celui qui vous concerne.
Il y a quelque chose de bizarre à entendre ces pros de la politique qui ne connaissent pas la réalité du monde du travail... mais qui en parlent quand même !
D'abord ça fait bizarre. Et puis, quand ils se mettent à critiquer des citoyens travailleurs responsables, ça devient carrément surréaliste.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mon cher Jean-Luc, vous n'en avez pas parlé à Europe 1.
Vous avez préféré poursuivre sur la voie de l'insulte et de la peur, en qualifiant la Suisse de "coffre-fort de tous les voyous de la terre".
Ah! Nouvelle erreur, mon cher Jean-Luc: la Suisse n'est pas un coffre-fort, la Suisse est un pays de travailleurs dont vous devriez vous inspirer.
En commençant par vous mettre au travail vous-même, au lieu de gloser sur les vacances des autres, du haut de votre perchoir de rentier de la politique.
Non, donc, la Suisse n'est pas un coffre-fort.
D'une part - peut-être cela vous a-t-il échappé - notre pays renonce actuellement au secret bancaire.
Mais surtout, l'argent qui va bientôt inonder nos coffres ne sera pas celui de voyous, mais d'honnêtes travailleurs français dont l'État souhaite confisquer l'intégralité des revenus, ou presque.
Pour financer, notamment, une partie de la campagne qui vous permet de nous assommer publiquement de contre-vérités.
C'est à se demander qui est le voyou : le travailleur, ou le politique qui vit de l'argent du travailleur?
Dans l'attente impatiente de vous réentendre parler de la Suisse, je vous adresse, cher Jean-Luc, mes plus laborieux messages.
-Fathi Derder, né en1970, (41 ans), journaliste de formation, j'ai travaillé pendant près de 12 ans la radio de service public (Radio Suisse Romande), présentateur des matinales, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint. En 2008, j'ai lancé une télévision privée régionale dont j'étais le rédacteur en chef. Et depuis deux mois, je suis élu au Conseil national (parlement fédéral) dans les rangs PLR (équivalent UMP, en un peu plus libéral, plus centre).

29 mars 2012

Aquarium monégasque

Demain, nous retournons à Nice, et quittons pour une période plus qu'indéterminée la région. Mon petit récit va se terminer par l'incontournable visite de l'institut océanographique de Monaco, qui vaut le déplacement.
Tout d'abord, il fait beau, pas trop chaud et la saison est calme.
Sur le port, on commence déjà les préparatifs pour le grand prix de F1 qui se tiendra le 24 mai prochain, si je ne m'abuse.
De nombreux chantiers animent la ville et leurs échos résonnent un peu partout...Je me suis mis au-dessus du port sur le rocher et les bruits viennent de loin. Mais on sent que c'est une cité assez calme en temps normal, ponctuée par des manifestations culturelles de très haut niveau, mais qui n'ont pas le retentissement des courses de Formule 1. La mélodie des pistons prend le pas sur celle des salles de concert..
Il serait intéressant de savoir quelle gamme de fréquences incite à porter qui une robe du soir Dior, qui un mini-short en cette cité.
Je suis d'ailleurs passé sur le tracé à plusieurs reprises, et on voit bien qu'on atteint ici le summum du mot pilotage. Il faut connaître les moindres courbes et les plus infimes réactions de sa machine pour réussir à passer où les autres voitures se meuvent tranquillement à 50 km/h le reste de l'année.
Mais passons, je ne serai pas là, ce jour-là, et je ne sais si c'est un bien ou un mal... Les débordements de la jet-set pendant ces évènements risqueraient de me dégoûter de toute envie d'être riche...Ce serait dommage, non?
Alors, la Normandie profonde qui m’accueillera à cette période sera certainement plus concordante avec mon état d'esprit.
Revenons à nos baleines...
Salles des squelettes.



Je les présente?



Le prix est un peu élevé pour un musée, même exceptionnel, mais passons, l'endroit veut ça. Tout est cher...Il y a quatre niveaux, qui vont du plus profond, l"aquarium, au plus haut, la terrasse panoramique, flanquée d'un harpon de baleinier impressionnant.
Un  restaurant gastronomique jouxte l'endroit. Entre les deux, le musée, avec ses trophées, ses scaphandres, maquettes et squelettes gigantesques.

Livres: Je viens de finir "Les fourmis de Dieu", de Pierre Duhamel. Histoire contemporaine de la construction de la cathédrale de Bourges, ouvrage passionnant sur l'histoire de cette période, politique, culturelle et sentimentale. Je l'avais commencé il y a longtemps, mis de côté car j'en ai lu d'autres...

28 mars 2012

Monaco un jour, Monaco toujours...

Comme je suis assez content d'être ici, que je vois des choses sympathiques, et que ces choses n'ont pas forcément de rapport entre elles, comme une cathédrale, un aquarium, un bateau de luxe et des ossements de baleine, me voici donc obligé de créer plusieurs sujets sur la même ville, ce qui m'arrive rarement, tout de même...Mais avouez que le site en vaut la chandelle, n'en doutons pas.
Monaco abrite la plus plus vieille famille régnante au monde, ou peu s'en faut, et ce sont 7 siècles de pouvoir qui sont honorés près du palais princier. Pour obtenir le statut et la superficie actuels qui sont les leurs, les monégasques ont bâti sur la mer, perdu la majorité de leurs terres qui englobaient Roquebrune et Menton. Ces dernières, après leur indépendance, ne laissèrent à Monaco, que leur rocher.
 On peut voir ci-dessus où se situaient les côtes en 1890. La famille princière créa des casinos et une société de bains de mer pour compenser les pertes de revenus. Il faut croire que ça a marché. Et plutôt bien...






Puis ils ont gagné sur la mer, et 10 ans après la guerre, le prince Rainier, bel inconnu célibataire, effectua la plus belle opération de marketing de l'histoire monégasque.
Son mariage très médiatique, en épousant la belle Grace Kelly, égérie d’Alfred Hitchcock, a fait du rocher l'endroit le plus glamour de la Terre.
Depuis, les affaires vont bien en terre monégasque. Même si le général de Gaulle eut quelques soucis à faire rentrer dans le rang cette petite épine dans le pied républicain.
Cousteau aussi  apporta sa pierre à ce bel édifice.
Il fut grâce à sa notoriété américaine un bon VRP de luxe, sachant trouver les fonds.  Mais déjà depuis longtemps les princes régnants chérissaient la mer. Les nombreuses expéditions avec les navires Hirondelle à la fin du XIXème et au début du XXème le prouvent.
J"en parlerai plus loin...

Cathédrale de Monaco










Belle cathédrale et aussi à côté, une jolie chapelle des pénitents, anciennement St-Nicolas. L'orgue est joliment inséré dans le décor et une pensée sur la stèle de la princesse Grace s'imposait.

27 mars 2012

Monaco, le rocher en or.

C'est la première fois que je viens dans cette contrée sauvage, encore inexplicable au commun des mortels, où gens, habitations et véhicules semblent tous sortis d'un conte...J'ai été bercé toute ma jeunesse par les frasques de débutante de la princesse Caroline, nous avons le même âge; puis ensuite, par ses déboires et ses drames, ai fredonné "Comme un ouragan" avec la France entière lorsque la petite soeur Stéphanie poussa la chansonnette, ai appris bien en retard la tragédie qui frappa la Principauté en 1982 lorsque la Princesse Grâce se tua dans un accident d'automobile.
 J'étais dans mes glaçons polaires à cette époque.
La Principauté a toujours représenté pour moi une énigme, un univers à part fait de richesses, de princes et de princesses, d'or et de diamants.
Un (tout) petit bout de France à l'extrémité sud-est, presqu'en Italie, la famille princière s'appelle bien Grimaldi, c'est loin d'avoir des consonances slaves
Son statut particulier financier en fait  une place forte des richesses de ce monde, et un écrin de douceur pour les possesseurs desdites richesses.





Ce matin,, même pas au petit jour, j'ai déambulé dans la ville, au milieu des personnels de nettoyage et des policiers en vadrouille. Les hôtels commencent les mises en place, les lumières toujours fortement présentes reflètent dans les vitrines des joyaux magnifiques et des façades somptueuses, les véhicules garés devant les palaces laissent deviner l'aisance des leurs propriétaires..
Les travailleurs commencent à arriver, à toute vitesse, d'ailleurs, il y a énormément de motos et scooters, j'ai l'impression que les places sont chères ici...Comme tout, d'ailleurs.
A part l'inconscience des conducteurs, on a l'impression de se retrouver dans certains quartiers de Suisse allemande où l'argent, omniprésent, exerce son pouvoir. On fait attention instinctivement, à ne pas salir, et pour mon cas personnel, à admirer, et à imaginer l'intérieur de ces établissements. Mais voyez plutôt.









Je ne parle jamais travail, mais exceptionnellement, j'ai une pensée pour les malheureux employés de la gare de Monaco, qui chaque nuit, redonnent à ce lieu un visage resplendissant, en le lustrant et mettant en valeur ses marbres...Mais, voici qu'arrive la machine à poussières, la bête à étincelles qui vient tout enfumer et recouvrir d'une fine couche de dépôts la gare toute entière!

23 mars 2012

Phares.

PHARES du 7 mars au 4 novembre 2012

Collines de Nice

Je n'ai pas eu la chance de voir un beau ciel bleu pour ma sortie cet après-midi, le temps est couvert. La luminosité et la visibilité réduites ne rendent pas le panorama très photogénique.
Je voulais voir l'observatoire de Nice, également, mais les visites n'ont lieu que 2 fois par semaine.

Mais j'essaierai de revenir, car cet édifice fut construit par Gustave Eiffel et Garnier, il possède un grande lunette équatoriale de 18 mètres.

Du coup, je suis allé voir un autre édifice exceptionnel, la cathédrale orthodoxe Saint-Nicolas, plus grande église russe en dehors de la mère-patrie, comme disent les autochtones. Elle non plus,  je n'ai pu la visiter, car en cours de restauration. Elle vient d'être restituée à la Russie depuis quelques mois et les moyens financiers dont dispose maintenant l'évêché (si je peux utiliser ce terme) sont conséquents.Le responsable de l'aménagement des travaux a eu l'amabilité de me faire la présentation. Des ouvriers russes vont venir faire les travaux, ils sont mieux formés pour ce genre de construction particulière.


Le mausolée du tsarévitch.
L'aigle bicéphal, symbole du tsar Nicolas I er, qui fit construire la cathédrale.


Omaha beach, plage meurtrière

Parmi les plages du débarquement, Omaha, où ce sont les américains qui reçurent le privilège d'y débarquer, possèdent des falaises q...