"Dans un point de l'espace inaccessible aux hommes, Il est un autre monde, un élysée, un ciel".
[Lamartine, Mort de Socrate]
Je n'ai pas écrit depuis le premier tour sur les élections, je voulais laisser passer quelques jours pour voir l"évolution de la campagne et laisser de meilleures plumes se charger d'en commenter les derniers potins.
Si on écoute les gens bien informés, les sondages et les ragots, il semblerait que oui, la France changera de président le 6 mai prochain.
Vous croyez? Moi non.
J'ai déjà écrit que la France était mal habitée, que la mentalité française est autiste.
Mais les premières impressions que j'ai ressenties au soir du premier tour ont été plutôt du soulagement.
Bien sûr, Nicolas Sarkozy ne sort pas vainqueur, mais les idées de ce trublion de Mélenchon n'ont pas trouvé preneur, à part dans les rangs de la SNCF, et parmi les décombres de la CGT. Pas plus que les autres petits joueurs.
Seule, Marine tire son épingle du jeu, et contrairement à d'autres, je ne pense pas que ce soit un vote de protestation ou de rejet.
De plus en plus de gens sont d'accord avec les arguments qu'elle invoque et que je précisais en début de mois, sur l'immigration, les abus et les cadeaux faits aux assistés.
Ce n'est pas de la colère, c'est un fait.
Je ne suis pas au front national, mais il faut avouer que la mentalité a changé, et que le parti est plus fréquentable. Moi, je pense qu'il ne faut pas les rejeter. Nous avons beaucoup de points en commun.
Mais eux aussi doivent arrêter d'être contre tout ce qui est au pouvoir et qui n'est pas des leurs.
Ne hurlez pas avec les loups.
A écouter jour après jour, mois après mois les dizaines de personnes que j'ai rencontrées par le biais de mon travail, à lire les journaux depuis que le président occupe son poste, j'ai pu constater que le travail de désinformation, de médisances, calomnies et autre gracieusetés a porté ses fruits.
Je n'ai jamais vu autant de haine et de volonté de détruire que dans cette campagne et même depuis 2007.
Normalement, quand on fait un travail de dirigeant, on reçoit des compliments si ça fonctionne, et même si ça ne fonctionne pas, on est remercié pour les efforts fournis.
Dans le cas présent, il suffit de voir l'état dans lequel se trouve nos voisins pour comprendre à quoi nous avons échappé.
24 % de chômage en Espagne, la Grèce en faillite, l'Italie aux abois et nous qui vivons comme avant, indifférents aux problèmes qui hantent nos voisins.
Personne, à part les partisans du président sortant, n'a l'air de comprendre que les qualités de celui-ci, qu'on a injustement décriées, en l’occurrence son hyperactivité, ont été une bénédiction dans la période difficile que nous traversons.
Nous l"avons vu sur tous les fronts, dans tous les endroits où il a fallu se battre pour nos compatriotes.
Et ce, sous les lazzis et les quolibets, faisant le bonheur des humoristes et imitateurs, critiqué et malmené dans nombre de magazines et quotidiens.
Je suis toujours impressionné par sa capacité à continuer à aller de l'avant malgré cette adversité incroyable.
En ce moment même, au journal télévisé, il est en train de vanter les qualités de ce peuple qui le critique tant.
Il a, comme je l'ai dit il y a quelques jours, une vision globale, celle qu'il faut pour se détacher des sentiments qu'on peut ressentir après des attaques personnelles.
Je voudrais tant croire que le président est sincère quand il dit que les français sont lucides.
Il est mieux placé que moi, en tout cas, pour émettre un avis là-dessus.
Ça, on le verra la semaine prochaine...