Cette ville, Longuyon, à vingt kilomètres de Longwy, autant de la Belgique et du Luxembourg, semble avoir du mal à retrouver une place dans ce carrefour entre trois pays.
Si j'en regarde l'histoire, elle est l'une des nombreuses communes où l'on croit que rien ne s'est passé, justement que l'histoire de France. Des guerres, celle de 1914/1918 fut la plus meurtrière, qui la vit dévastée par l'armée prussienne les 23 et 24 août de la première année, et fusilla 86 habitants, hommes, femmes et enfants sur les 2300 qui y résidaient.
Plus loin de nous, Louis XIV a prononcé son nom pour en faire détruire le château de Mussy par les troupes d'occupation française.
Des occupations, la dernière, curieusement, par l'armée canadienne, jusqu'en 1967.
Il y ont laissé en souvenir: un totem...
J'irai voir où il se trouve pour le prendre en photo, et aussi, si je peux, voir le musée de la ligne Maginot, qui passait aussi par ici au fort de Fermont.
Il faut bien admettre qu'en France, quel que soit l'endroit où vous vous trouviez, même le plus petit village a une histoire deux fois millénaire à raconter.
Ici, des vestiges gallo-romains témoignent, là-bas des châteaux et des forges nous parlent de la vie de générations de soldats, de paysans et d'ouvriers.
Des ouvriers, il n'y en a plus guère, parmi les vestiges de ce grand noeud ferroviaire que fut la gare de Longuyon. Il y passait d'immenses trains de minerai et d'acier. Il y avait de forges, des ateliers, des dépôts, ce devait être très fréquenté...
Toute cette région, il ne faut pas l'oublier, de la Manche à la Ruhr, faisait vivre l'Europe avec son charbon et son acier.
Même si ce n'est pas l'endroit que je retiendrai pour y passer une villégiature ensoleillée, je garde un profond respect pour tous les gens qui y ont creusé la terre, travaillé le fer et laissé leur vie pour le futur de leurs enfants.
Dommage que de sombres intérêts soi-disant supérieurs aient laissé, là où régnait une activité florissante, des ruines gigantesques et des populations désemparées.