Un de plus curieux est l'inversement des voies de chemin de fer, qui passent de la conduite à gauche côté français à droite côté allemand. La Moselle qui fut allemande voit donc ses panneaux s'inverser et un système qui a dû être compliqué à mettre en oeuvre, fait passer les voies l'une au-dessus de l'autre par un tunnel et une butte naturellement nommée saute-mouton.
Cette région est aussi une riche terre de minerai qui voit des aciéries et des hauts fourneaux pousser depuis le début du siècle dernier.
Cette période est maintenant révolue, même s'il reste des activités réduites dans ce secteur, et je ne saurai dire si elles ont été sauvées ou sacrifiées par les nouveaux et anciens propriétaires, les indiens de Tata et de Mittal d'un côté et Arcelor ou Usinor de l'autre.
Il est resté de cette époque nombres de bâtiments, d'usines, de maisons d'ouvriers identiques, et surtout une population qui a dû se reconstruire un univers sur les ruines d'un passé exceptionnel.
Tout le monde a entendu parler de Longwy, de Florange, Hayange et autres lieux célèbres par leurs tragédies, leur opiniâtreté à combattre, à refuser l'inéluctable.
C'est un des endroits les plus emblématiques que je connaisse en France.
De part la taille des installations qui s'élèvent encore fièrement dans le ciel à Hayange, au milieu de la ville, mais silencieuses et arrêtées, rouillées, et l'on se demande s'ils ne veulent pas les remettre en route un jour.
Je me demande quand même comment faisaient les gens pour vivre autour de ces usines bruyantes, probablement extrêmement polluantes, dont les cheminées crachaient des tonnes de suies et de gaz incandescents.
La coulée(archives) |
Temps révolu... |
Bienfait ou malédiction? |
Maintenant, les maisons ne sont plus recouvertes de suie, les nuages et le ciel ont des couleurs blanches et bleues, mais je ne suis pas sûr que les autochtones n'aient pas des regrets de l'époque bénie qui faisait de cette vallée le berceau de l'acier.
Hayange continue de produire des rails de chemin de fer.