Je pouvais voir de l'hôtel les cimes des trois volcans Mauna.
Celui qui m'intéressait était celui des télescopes, bien sûr, et je suis parti de bon matin, comme d'habitude. ces voyages ne sont pas compatibles avec les grasses matinées. Je me suis toujours levé au plus tard à 6:00, comme d'ailleurs presque tout le monde. Le jour se lève à peu près à cette heure-là toute l'année.
Et donc, me voilà parti pour les sommets de Big Island, je me trouvais au niveau de la mer à l'hôtel, et cette île est plus ou moins conique, donc on monte dès qu'on se dirige vers l'intérieur et on se retrouve l'air de rien à 1500 mètres d'altitude au bout de quelques dizaines de kilomètres. La pente est légère, et il faut regarder la température extérieure dégringoler pour s'en apercevoir. Et comme souvent, la pluie est persistante dans cet environnement.
Il faut monter encore pour voir réapparaître le soleil. A 2800 mètres, un centre d'information se trouve là pour inciter les visiteurs à faire une pause d’adaptation à l'altitude.
Un piste en lacets d'une quinzaine de kilomètres assez large pour acheminer les miroirs primaires menait aux télescopes et le sommet se trouvait à 4200 mètres.
Je n'avais aucune idée de la façon dont je réagirais à cette altitude, n'y étant pas retourné par mes propres moyens depuis ma balade en Bolivie il y a plus de quarante ans.
C'est donc avec précaution que je sortis du véhicule et que je ressentais immédiatement le froid piquant, contrastant avec les 27° de l'heure précédente.
Mais j'oubliai vite les essoufflements rapides pour admirer la vue de ces géants surplombant le Pacifique.
A des milliers de kilomètres, rien à déclarer comme terres, nonobstant les îles de l'Archipel d'Hawaii.
Je me suis promené parmi les télescopes, en visitant même un, ouvert en partie au public, un géant de 8 mètres de diamètre. Ce matin, j'étais seul, un agent d'entretien est venu contrôler quelques instruments, puis un groupe de jeunes indiens est venu me tenir compagnie.
Vers midi, je suis reparti, car je commençais à ne pas me sentir en forme, et je suis allé passé l'après-midi ves les cascades de Hilo, pour me réoxygéner.
Le soir venu, je suis remonté en espérant voir le fameux coucher de soleil, mais ce n'était pas gagné...Il neigeait presque, c'était couvert, mais les couleurs des nuages m'ont permis d'admirer tout de même le panorama magnifique que des privilégiés peuvent contempler chaque jour.
J'attendais la nuit pour pouvoir admirer la voûte céleste, mais la neige commençait à tomber et un Ranger nous a conseillé, à moi et quelques irreductibles japonais de redescendre car la route riquait de devenir dangereuse. Et evidemment, nul éclairage ne venait perturber l'observation des géants, ces machines à remonter le temps... J'étais ravi, quel beau souvenir...