Nous sommes à quelques centaines de mètres, le canal que nous empruntons fait environ un kilomètre de large et les glaciers sont en majorité sur la face nord , le sud ayant quelques embryons de glace, ou du moins ce qu'il nous en apparaît par rapport aux autres.
Il y a sûrement plusieurs millions de tonnes de glace qui sont suspendues là-haut. Le premier, nommé Hollandia, est magnifique, les couleurs bleutées qui le composent en montrent la vigueur, il n'est pas à l'agonie.
Tous ceux que nous verrons ont eu un âge d'or, où leur taille dépassait les kilomètres de large, où leur marque a sculpté la roche à perte de vue. Les suivants, Francia, Allemania, Romanche et autres noms donnés par les explorateurs successifs, eux aussi certainement stupéfaits de tant de splendeurs, nous montrent leur éclat.
Et, durant toute la journée, nous avons navigué dans les fjords, découvrant dans chacun d'eux un ou plusieurs glaciers en pleine forme, alimentant de leurs rivières de glace les canaux de Terre de Feu…
Nous restions devant eux, dérivant avec le bateau, guettant le moindre bruit, et très souvent, cela craquait, détonait, explosait en un énorme fracas. Poussant hors de lui-même ces glaces, qui tombaient dans d'énormes éclaboussures dans le canal.
Et le tonnerre roulait encore, tandis que la vague courait au-devant des navires postés là, leurs occupants émerveillés…Je n'exagère pas, c'est fantastique.
Au bout de quelques heures, nous repartons et allons passer la nuit dans un mouillage tranquille. Nous posons l'ancre, et amarrons le bateau à un arbre, à une cinquantaine de mètres du rivage, bien à l'abri du vent qui souffle dans le chenal.
Otarie mâle |
Un physique de boxeur |
Condor |
Vautour |
Le harem de monsieur l'otarie |
Effondrement de glace devant le Boulard |