Hier, nous sommes passés devant une colonie de manchots papous, de cormorans, des goélands et des canards à vapeur (pour leur façon de nager en battant des ailes tels des bateaux à aube), des dauphins, bref, une nature fantastique.
Dans le canal Beagle, pas mal de touristes, dont les paquebots géants emmènent les riches touristes voir les glaçons de l'Antarctique bien au chaud et sans mal de mer.
Mais les bisbilles argentino-chiliennes empêchent les navires de passer par le Cap Horn pour le montrer.
Pour cela, il faut faire ce que nous avons fait, se déclarer aux autorités chiliennes, et ensuite on peut y aller.
Mais par contre, on ne peut plus retourner à Ushuaia sans être obligés de refaire les papiers..
Des allers-retours administratifs sans fin.
La base navale de Port-Williams se prend très au sérieux, la guerre froide est sous-jacente, les navires de guerre fin prêts, les radars nous repèrent dans chaque crique et demandent notre route.
Mais les chiliens d'ici sont très accueillants, souriants et serviables...
Ils ont du mérite, c'est vraiment le bout du monde.
Ce soir, nous embarquons deux passagers pour les emmener sur leur île, ils attendent un embarquement depuis une semaine, et leur bateau est en panne.
Ici, ne pas avoir un gros 4x4 et un bateau signifie galère... J'apprécie ce voyage hors des routes touristiques, nous avons navigué deux jours sans voir personne, à part un voilier comme le nôtre au loin. Plusieurs aventuriers, français souvent, se partagent ce secteur du "tourisme sportif". Le confort est spartiate, les conditions de mer sont limite, on a eu des frayeurs, mais comme le skipper n'avait pas l'air inquiet avec le bateau presque couché, on lui a fait confiance... Juste quand il est remonté du carré avec les harnais de sécurité, la tension est montée. Et comme je n'ai pas un appareil étanche aux embruns, les photos sont rares dans ces conditions.