Tout d'abord, je suis sûr que peu de gens, encore moins les ados descendus dans la rue hier, ont lu et compris la totalité du projet de loi. Ensuite, il y a des clauses qui n'ont pas encore été définies, même dans le texte actuel.
Laissez-moi dire que beaucoup d'articles dans ce projet sont tout à fait progressistes et courageux. Leur nombre et leurs détails suggèrent que la ministre du travail n’était pas encore au gouvernement quand elles furent concoctées...
Qui parlait de bouc émissaire, de "minorités" dans un précédent article ?
Le président a une façon bien particulière de fêter la journée de la femme en envoyant ses collaboratrices au casse-pipe...
Qui parlait de bouc émissaire, de "minorités" dans un précédent article ?
Le président a une façon bien particulière de fêter la journée de la femme en envoyant ses collaboratrices au casse-pipe...
Ensuite, il eût été bien plus courageux de présenter cette loi en 2012, car j'ai dans l’idée que les grandes lignes de ce projet sont sur le bureau présidentiel depuis longtemps(voir ici)... Mais qui sacrifier?
Je vais citer quelques lignes du lien ci-dessus, et qui montre bien que tout est préparé depuis 2003:
"Une loi qui n’est que la dernière étape d’un long processus de réformes successives :
En réalité, il faut une certaine mauvaise foi pour être surpris des principes de cette nouvelle loi, dont l’architecture a été annoncée dans le rapport de la Commission Badinter remis au Premier ministre en janvier 2016, qui a défini les 61 principes juridiques essentiels, auxquels il ne sera pas possible de déroger (61 principes scrupuleusement repris par le projet de Loi El Khomri).
La structure du droit du travail retenue par ce projet découle des conclusions d’une précédente commission, la Commission Combrexelle, qui avait remis son rapport le 9 septembre 2015. Il suffit de relire les conclusions de ce rapport pour y trouver le cœur de la réforme actuelle. Là encore, peu de réactions à l’époque alors que les objectifs et moyens de cette énième « modernisation » du droit du travail était déjà transparents
Le projet de Loi El Khomri constitue donc la dernière étape d’une véritable révolution du droit du travail, poursuivie par petites touches dans une succession de réformes.
Il s’est agi de transformer un droit du travail reposant sur la Loi, un code regroupant un nombre important de règles diverses, par un droit formé de normes négociées dans les entreprises ou les branches d’activité entre partenaires sociaux.
Et tout a commencé en 2003, lorsque revenant sur la tendance législative précédente durcissant les licenciements économiques (dont la dernière expression a été la Loi du 22 janvier 2002), une Loi n° 2003-6 du 3 janvier 2003 portant relance de la négociation collective en matière de licenciements économiques est venue autoriser « à titre expérimental » des accords de méthode dérogeant à certaines dispositions du code du travail en matière de consultation du comité d’entreprise dans une procédure de licenciement collectif pour un motif économique."
(Source: Mediapart)
Je vais citer quelques lignes du lien ci-dessus, et qui montre bien que tout est préparé depuis 2003:
"Une loi qui n’est que la dernière étape d’un long processus de réformes successives :
En réalité, il faut une certaine mauvaise foi pour être surpris des principes de cette nouvelle loi, dont l’architecture a été annoncée dans le rapport de la Commission Badinter remis au Premier ministre en janvier 2016, qui a défini les 61 principes juridiques essentiels, auxquels il ne sera pas possible de déroger (61 principes scrupuleusement repris par le projet de Loi El Khomri).
La structure du droit du travail retenue par ce projet découle des conclusions d’une précédente commission, la Commission Combrexelle, qui avait remis son rapport le 9 septembre 2015. Il suffit de relire les conclusions de ce rapport pour y trouver le cœur de la réforme actuelle. Là encore, peu de réactions à l’époque alors que les objectifs et moyens de cette énième « modernisation » du droit du travail était déjà transparents
Le projet de Loi El Khomri constitue donc la dernière étape d’une véritable révolution du droit du travail, poursuivie par petites touches dans une succession de réformes.
Il s’est agi de transformer un droit du travail reposant sur la Loi, un code regroupant un nombre important de règles diverses, par un droit formé de normes négociées dans les entreprises ou les branches d’activité entre partenaires sociaux.
Et tout a commencé en 2003, lorsque revenant sur la tendance législative précédente durcissant les licenciements économiques (dont la dernière expression a été la Loi du 22 janvier 2002), une Loi n° 2003-6 du 3 janvier 2003 portant relance de la négociation collective en matière de licenciements économiques est venue autoriser « à titre expérimental » des accords de méthode dérogeant à certaines dispositions du code du travail en matière de consultation du comité d’entreprise dans une procédure de licenciement collectif pour un motif économique."
(Source: Mediapart)
Car il ne faut surtout pas oublier que c'est juste pour faire réélire un président que ce charivari se produit. Une utopie qui ne convainc que lui..
Les bonnes idées de ce projet concernent les temps de travail et de repos, les abus prudhommaux, la remise à plat des modalités de licenciement, toute cette ancienne réglementation qui pénalisait l'embauche par la complexité de la débauche.
Voici le projet de loi en pdf:
A vous de voir... Schroeder en son temps n'avait pas que des amis...
Quant à moi, le donneur de leçon, je n'ai pas à rougir, je ne suis même pas concerné. Ni par le texte futur, ni par l'actuel,...Par exemple sur le respect des repos, les 11 heures consécutives ne peuvent pas être prises dans de nombreuses circonstances.
Je n'ai pas envie de parler de mon travail, il est tout à fait spécifique à une branche d'activité, et depuis de nombreuses années, ma vie n'est constituée que d'arrangements et d’adaptations au jour le jour.
Demandez à un ouvrier d'une plate-forme offshore, ou un mécanicien piste sur un chantier de pipeline en Inde, ce qu'il en pense...
Je n'ai pas envie de parler de mon travail, il est tout à fait spécifique à une branche d'activité, et depuis de nombreuses années, ma vie n'est constituée que d'arrangements et d’adaptations au jour le jour.
Demandez à un ouvrier d'une plate-forme offshore, ou un mécanicien piste sur un chantier de pipeline en Inde, ce qu'il en pense...
Mais j'assume et comme tout un chacun, j'ai le choix d'arrêter si je n'y trouve pas mon compte. A chaque fois que les conditions de travail ne me plaisaient pas, je suis parti.
Pour un travailleur régulier, qui fait 35 heures par semaine, plus les déplacements, qui exécute correctement son travail, rien ne devrait changer. Pour un jeune qui arrive sur le marché du travail, pour moi, les choses devraient s'améliorer en matière de travail intérimaire que je trouve bien trop utilisé et qui devrait être plus encadré.
Dans la plupart des pays européens, les travailleurs sont moins privilégiés qu'en France, et si cela peut générer du stress, cela peut amener aussi une certaine motivation. Les employés tentent de rester compétitifs et optimisent leurs connaissances.
La vie est devenue de toute manière plus difficile. Personne ne peut plus se reposer sur ses lauriers et attendre tranquillement l'heure de la retraite.
Il faut se battre... Les jeunes l'ont bien compris, mais ce n'est pas en contrariant des projets de réforme sévères, d'ignorer des sacrifices qu'il faudra de toute façon faire, qu'on pourra avancer.
Regardez, la vie que vous critiquez, l'avenir qui vous fait peur, attire chaque jour 2000 migrants aux portes de l'Europe. Eux la veulent, notre existence. Il faut donc améliorer la nôtre en montrant l'exemple.
Et, rêve ultime, leur donner envie de faire la même chose chez eux, plutôt que de récupérer les miettes de notre société d'insatisfaits.
Pour un travailleur régulier, qui fait 35 heures par semaine, plus les déplacements, qui exécute correctement son travail, rien ne devrait changer. Pour un jeune qui arrive sur le marché du travail, pour moi, les choses devraient s'améliorer en matière de travail intérimaire que je trouve bien trop utilisé et qui devrait être plus encadré.
Dans la plupart des pays européens, les travailleurs sont moins privilégiés qu'en France, et si cela peut générer du stress, cela peut amener aussi une certaine motivation. Les employés tentent de rester compétitifs et optimisent leurs connaissances.
La vie est devenue de toute manière plus difficile. Personne ne peut plus se reposer sur ses lauriers et attendre tranquillement l'heure de la retraite.
Il faut se battre... Les jeunes l'ont bien compris, mais ce n'est pas en contrariant des projets de réforme sévères, d'ignorer des sacrifices qu'il faudra de toute façon faire, qu'on pourra avancer.
Regardez, la vie que vous critiquez, l'avenir qui vous fait peur, attire chaque jour 2000 migrants aux portes de l'Europe. Eux la veulent, notre existence. Il faut donc améliorer la nôtre en montrant l'exemple.
Et, rêve ultime, leur donner envie de faire la même chose chez eux, plutôt que de récupérer les miettes de notre société d'insatisfaits.