Les réseaux sociaux sont utiles à bien des égards, mais dans la majorité des cas, ne servent qu'à parler de choses insignifiantes, de la vie inintéressante de millions de gens sans intérêt, moi y compris.
Parfois, ce non-intérêt est multiplié par le fait de l'occupation des populations d'un programme commun. Comme le passage d'un examen, des élections ou d'un événement universel comme des compétitions sportives.
Par le simple fait des additions, les soucis de quelques-uns se retrouvent sur le réseau. Et comme l'incompétence est quand même plus répandue que la culture ou les connaissances, beaucoup se reconnaissent dans ce qu'ils lisent.
En d’autres temps, un étudiant qui se retrouvait devant un problème qu'il trouvait insoluble savait qu'il n'avait que son assiduité au travail à mettre en cause.
Tous les sujets d'examen ont été travaillés durant l'année précédente, mais des habitudes prises depuis quelques années ont pris le pas sur les méthodes d'enseignement.
Peu d'élèves, dirait-on, lisent les grands auteurs pour leur plaisir; peu s'instruisent de leur propre chef, encore moins cultivent la curiosité. C'est pourtant la clef de la connaissance.
On perd un temps considérable à ne rien apprendre, juste à jouer.
Certains jeux peuvent cultiver la réflexion ou les réflexes(!), peu abordent l'enseignement pur ou s'ils existent ne provoquent pas le même engouement.
Quand je lis que Victor Hugo est un "enfoiré", je me dis que la limite est atteinte, que la culture est devenue pour beaucoup une obsolescence du XXème siècle, que je suis content d'être né il y a plus de cinquante ans.
La littérature, l'écriture sont les matrices de l'humanité.
Sans elles, rien ne se transmet de notre passé qui paraît sans intérêt pour une partie de la génération actuelle.
Nulle histoire, réelle ou fictive, ne peut être racontée pour la pérennité.
Je m'excuse tout de même de paraître faire des généralités, car bien des jeunes gens n'entrent pas dans ce schéma.
Mais ce ne sont pas eux qui inondent les forums, les réseaux de propos et de tweets infantiles et très mal orthographiés, malheureusement.
Est-ce que nos jeunes gens qui kiffent une meuf au bord d'un cours d'eau, pourraient séduire la belle comme le fait Victor dans ses contemplations? Pourtant, c'est un abordage en règle...
"Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants;
Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
Et je lui dis: "Veux-tu t'en venir dans les champs?"
Elle me regarda de ce regard suprême
Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
Et je lui dis: "Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds?"
Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive;
Elle me regarda pour la seconde fois,
Et la belle folâtre alors devint pensive.
Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois!
Comme l'eau caressait doucement le rivage!
Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers."
Mais je ne peux résister au plaisir de remettre le texte qui fit trembler ces jeunes gens et dont ceux qui râlent ont oublié de regarder dans le dictionnaire la signification du mot poésie.
Crépuscule:
"L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires,
Frissonne; au fond du bois, la clairière apparaît;
Les arbres sont profonds et les branches sont noires;
Avez-vous vu Vénus à travers la forêt?
Avez-vous vu Vénus au sommet des collines?
Vous qui passez dans l'ombre, êtes-vous des amants?
Les sentiers bruns sont pleins de blanches mousselines;
L'herbe s'éveille et parle aux sépulcres dormants.
Que dit-il, le brin d'herbe? et que répond la tombe?
Aimez, vous qui vivez! on a froid sous les ifs.
Lèvre, cherche la bouche! aimez-vous! la nuit tombe;
Soyez heureux pendant que nous sommes pensifs.
Dieu veut qu'on ait aimé. Vivez! faites envie,
O couples qui passez sous le vert coudrier.
Tout ce que dans la tombe, en sortant de la vie,
On emporta d'amour, on l'emploie à prier.
Les mortes d'aujourd'hui furent jadis les belles.
Le ver luisant dans l'ombre erre avec son flambeau.
Le vent fait tressaillir, au milieu des javelles,
Le brin d'herbe, et Dieu fait tressaillir le tombeau.
La forme d'un toit noir dessine une chaumière;
On entend dans les prés le pas lourd du faucheur;
L'étoile aux cieux, ainsi qu'une fleur de lumière,
Ouvre et fait rayonner sa splendide fraîcheur.
Aimez-vous! c'est le mois où les fraises sont mûres.
L'ange du soir rêveur, qui flotte dans les vents,
Mêle, en les emportant sur ses ailes obscures,
Les prières des morts aux baisers des vivants."
Victor Hugo. Les contemplations
18 juin 2014
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