Ah, mais qu'est-ce que c'est que ce sujet bancal?
L'idée m'en est venue hier en me décidant d'aller à la gym, chose que je n'avais pas pratiquée depuis septembre dernier, puis aux ressentis après quelques minutes..
La dépendance et ses méfaits, je les ai fréquentés tous les deux il y a quelques années, avec l'alcool et le tabac, l'un et l'autre m'ont tenu dans leurs filets longtemps.
Le manque de tabac est bien moins destructeur que le manque d'alcool, et les symptômes bien moins désagréables.
Irritation, énervement ne sont rien à côté des sueurs, tremblements et malaises du manque d'alcool.
Certains manques sont le résultat de phénomènes physiologiques comme le sevrage alcoolique. Mais cela a une durée variable selon les individus et cet état disparaît au bout de quelques jours.
On peut remarquer également ces symptômes avec des manques psychologiques, mais qui génère au moins autant de souffrances. Cela se produit quand il y a dépendance affective, amoureuse. Tout se passe dans les synapses de la pensée, rien d'extérieur, de concret ne vient empoisonner le corps.
Seule la conscience et le ressenti sont responsables.
Certains produits ont une incidence forte sur la dépendance physique, ils sont peu nombreux.
A la lecture du Rapport Roques, demandé par Bernard Kouchner, en 1998, on voit bien que l'alcool est une drogue dure, dont on ne se débarrasse pas comme ça. La dépendance est latente, elle ne demande qu'à remettre le couvert. L'action de ces produits sur le cerveau fait qu'on ne peut en gérer la consommation, c'est rien ou la rechute...Le tabac est aussi pernicieux, ou plutôt les produits qu'on y ajoute lors de la fabrication. Les fumeurs de havane pur n'ont pas le même souci et gèrent plus facilement leur consommation.
Ce paragraphe sur ce fléau qu'est la dépendance est important, car cela m'amène au sujet que je veux tenter de développer.
On consomme de l'alcool, mais ce n'est en aucun cas nécessaire à notre survie, comme l'eau, l'air ou la nourriture. De même que le tabac ou la drogue. Ce sont tous des produits qui génèrent des sensations à priori agréables dans notre organisme, mais dont la consommation excessive provoque des dysfonctionnements désagréables, voire dangereux.
Pour tous ces ingrédients, la seule pensée de la consommation peut anticiper le plaisir, et on se réjouit à l'avance.
La nourriture aussi peut provoquer cet état d'esprit et la salivation que je cite dans le sujet est à l'origine de bon nombres de poignées d'amour et de formes rebondies.
Nous savons tous que la volonté est primordiale pour arriver à gérer la consommation et éviter de tomber dans l'excès.
Dans le cas contraire, ce sera de l'embonpoint pour certains, pour d'autres, un cancer du poumon, et pour les plus accros, la déchéance et la mort.
Tout cela, parce que l'envie précède la consommation. On va vers... on a envie de...
L'acte sexuel est à part, lui a toutes les qualités, on peut anticiper le plaisir, générer une multitude de drogues inoffensives dans son corps qui ne font que du bien et la dépendance est gérable.
Alors pourquoi, pour d'autres choses, dont on pourrait user et abuser, n'y-a-t-il pas une pré-envie?
C'est de cela dont je veux parler.
J'ai reporté tout l'hiver mes séances d'entrainement, arrêté de courir pour des raisons plus minables les unes que les autres, et le jour où j'y retourne, après quelques suées, mon corps se met à produire et à ressentir des sensations que j'avais presque oubliées.
Et pourtant, ce ne sont que bénéfices potentiels que je retire des ces exercices.
Alors, pourquoi faut-il attendre de transpirer, de finir de souffrir les quelques instants d'échauffement?
Un vrai délice quand l'exercice est fort sans être difficile, et les séances de relaxation et sauna sont le summum. Mais c'est après, aucune anticipation.
Pourquoi est-ce que je ne salive pas d'envie à l'idée d'aller courir pour fabriquer de l'endorphine, comme je pourrais le faire à la vue de ma compagne, d'un verre de grand cru(histoire ancienne), ou d'une pâtisserie?
Que je me trouve encore à l'instant même en train d'hésiter à faire les vingt minutes de route pour descendre à la salle de sport?
C'est injuste.
Vous ne trouvez pas?
Par contre, j'anticipe toujours le plaisir d'aligner des mots sur mon écran, à défaut de papier...
Et c'est souvent frustrant de n'avoir rien à dire de passionnant, comme c'est souvent le cas, n'est-ce-pas?