On pourrait se dire de quoi je me mêle quand j'envisage d'exprimer des opinions les élections présidentielles de novembre prochain. Mais je pense sincèrement que le monde dans sa totalité est concerné par les enjeux en cours. Cela relève du même degré d'importance que les années qui ont précédé la deuxième guerre mondiale. Les positionnements, les déclarations intempestives et irréfléchies du locataire de la maison-blanche sont un danger réel pour la démocratie mondiale.
J'ai remarqué que depuis son investiture, nombre de dirigeants plus ou moins légitimes et probablement inconscients des enjeux, se mettent à se comporter à l'identique. J'en veux pour preuve le cher dirigeant brésilien, qui se comporte comme un dictateur et met de plus la planète tout entière en danger. Déclarer que le forêt ne sert à rien en l'état et faire tout pour la brûler et y cultiver du soja est d'une monstruosité et d'une méconnaissance totale des risques que cela comporte. J'ai déjà déclaré ici même que la forêt amazonienne devrait être confisquée au Brésil et être déclarée zone protégée dans son entièreté. Intouchable. Inviolable. Ainsi que quelques autres zones dans le monde, comme l'Alaska, et toutes les forêts primaires encore quelque peu épargnées. S'il en reste.
Revenons au président US, qui, je le disais, donne l'exemple malheureux de ce qu'il ne faut pas faire en matière de comportement, de relations publiques, de politique, et de pépiements sur la toile.
Il cherche la guerre, pas la paix, ne considère la négociation que comme une faiblesse, et fait tout pour diviser la population. Les experts sont unanimes en déclarant que la guerre civile au lendemain de élections est une probabilité qu'il ne faut pas négliger. Son besoin de pouvoir est immense et il est prêt à tout pour le garder. Il a bien compris qu'il faut envahir l'espace et le temps, être au coeur du débat, provoquer la polémique. IL n'y a pas une personne au monde et dans l'histoire qui n'ait autant fait parler de lui. Chacune de ses déclarations, vrai ou fausse, inventée ou vérifiée, ramène l'actualité sur sa propre personne. La Covid elle-même, pandémie mondiale s'il en est, est ramenée au président Trump et à sa gestion, ou non-gestion, de l'expansion de ce fléau.
Les votes ont commencé et le nom de Trump est tellement imprimé dans le cerveau de ses concitoyens, ou plutôt de ses sujets comme il les considère, qu'il est fort possible qu'ils votent pour lui sans réfléchir plus loin que les arguments basiques qu'il leur assène.
"Law & order", "America great again"... La loi et l'ordre sont l'apanage des dictateurs, égalité, fraternité, celle des démocraties. Quand l'Amérique était "great" et respectée, pour quelles raisons était-ce ? Puissance mondiale pendant la guerre, elle a fournie tout ce qui a pu servir à tuer, bombarder, couler, et même annihiler, les nations ennemies. Puis elle nous a appris ce qu'était une civilisation qui vit au-dessus de ses besoins et surtout de ses capacités. La loi du fort est toujours la référence. Et l'illusion que la Terre est inépuisable une notion enracinée dans l'esprit de ce dirigeant borné.
Il existe des dizaines de raisons pour lesquelles la reconduction de Trump à son poste serait une catastrophe, mais une de celles qui m'importe, c'est l'image qu'il donne à tant de gens sur le relationnel. Cet air de mépriser tout autre que lui qui n'est pas un fou furieux, dictateur, ou dirigeant à la main de fer, car ce sont les seuls qu'il respecte.