Après de nombreux mois pendant lesquels je ne savais quoi dire à propos du monde qui nous entoure et dont je fais partie, je vais m'autoriser à parler de ce que je ressens et de ce que je crains.
Normalement, j'aurais dû dire "de ce que je souhaite", mais nous sommes passés au-delà.
Le titre de mon mot d'aujourd'hui vient du constat que j'ai fait depuis de nombreuses années et qui saute aux yeux des plus obtus dorénavant.
Je suis né en 1957, soit douze petites années après une guerre mondiale, moins de quarante ans après la première guerre, mondiale aussi.
Si nous remontons le temps de cette manière, nous trouverons toujours une guerre à moins d'une génération, qu'elle soit sur notre sol ou pas, contre un autre pays ou pas. Tous mes ancêtres qui ont vécu depuis des générations sur le sol français sont partis combattre ou ont souffert des causes d'un conflit ou d'un mouvement social.
Par conséquent, votre serviteur et mes contemporains européens, sommes des privilégiés et je savoure cet état.
Quand j'étais plus jeune, je ne m'en rendais pas compte, évidemment, puisque de tout temps, les personnes en vie à un moment "T", râlent à tout propos, étant persuadés que le bonheur et la joie de vivre ne sont qu'à un pas. Et qu'ils en sont empêchés par les riches patrons profiteurs ou les politiciens retors et incompétents. Et que chacun d'entre nous, insatisfait congénital, espère le meilleur.
Mais au fil de ces presque soixante années, et jusqu'à une période récente, nulle menace ne m'a fait craindre pour ma vie, celle de ma famille et de mes biens.
À chaque moment de mon existence, j'ai pu faire ce dont j'avais envie, changer de métier ou de pays, manger à ma faim, posséder ce que je pouvais me payer, et de ce point de vue, personne ne pouvait m'empêcher d'aller chercher l'argent où il était. Voyager pour gagner plus, tenter des expériences inédites dans des contrées lointaines.
Chacune et chacun d'entre nous, qui sommes nés dans les années cinquante et soixante, devrions remercier le ciel de la vie qui nous a été offerte. Etant petits, nos parents, survivants d'une terrible épreuve, avaient envie de vivre intensément, de reconstruire un pays et une Europe, et nous ont offert une enfance comme il ne s'en produira probablement plus. Il suffit pour s'en convaincre d'égrener la liste sans fin des découvertes, des inventions, des spectacles et évènements qui ont parsemé notre quotidien.
Que sommes-nous devenus pour la plupart ? Des retraités aigris, des sexagénaires vaillants ou des papis inquiets de l'avenir de leurs petits-enfants ? Liste non exhaustive, bien évidemment.
Mais voilà, l'âge d'or du disco est révolu, le sexe libre a vécu pour cause de Sida, la population change de religion et de couleur, et les traditions moyenâgeuses de nouveaux inquisiteurs redeviennent d'actualité. Tout ce qui était important en termes d'éducation, de respect, et de culture a volé en éclat. Je parle pour moi, puisque pour certains tout semble normal.
Deux hommes ont changé le monde, sans guerre et sans combat. Bill Gates et Steve Jobs ont bouleversé le comportement humain. A cause d'eux, mais aussi grâce à eux, le monde s'est mis à tourner bien plus vite.
Bien trop vite. Il serait bien trop fastidieux de faire la liste de tout ce que l'invention du PC et de l'Iphone ont généré comme développements annexes. Un des plus marquants, tout de même, vint quelque temps plus tard et d'une idée à priori sympathique, il en découla les réseaux sociaux avec les conséquences que l'on connait maintenant.
Ah, qu'il était paisible le temps où seules les nouvelles du village vous parvenaient quotidiennement et que le journal vous informait des péripéties du monde épisodiquement...
Que va-t-il se passer maintenant et dans le futur, et plus prosaïquement, dans celui de nos enfants ?
Les découvertes qui ont bouleversé le monde paraissent naturelles à notre jeunesse et je ne saurai les blâmer du comportement qu'ils ont acquis par le résultat des technologies inventées par ma génération. Mais d'autres ont utilisé ces mêmes moyens pour propager une nouvelle guerre "sainte"...
La guerre à nouveau pointe son museau meurtrier sur notre sol, les vicissitudes liées à notre protection commencent à devenir fatigantes, et le risque de voir sa famille décimée par un déséquilibré resurgit.
Le melting-pot ethnique et religieux finira peut-être un jour par se stabiliser, mais je préfère être absent ce jour-là, je préfère de loin la diversité. Le jour où la Terre ressemblera à une gigantesque termitière, les habitants se replongeront dans les images révolues de celle qu'on peut encore voir maintenant, tels les protagonistes du film prémonitoire "Soleil Vert".
Nous sommes émerveillés par la découverte de nouvelles terres au fin fond de l'espace. Il y a des trillions de terres compatibles juste dans notre galaxie, et alors ?
Pour aller ne serait-ce qu'à l'étoile la plus proche, Proxima Centauris à 4,2 AL, il faudrait des dizaines de milliers d'années avec notre technologie. Oublions les terres compatibles et sauvons la nôtre, plutôt.
Les dinosaures ont vécu 200 millions d'années sur cette terre sans la perturber et y seraient certainement encore si un malencontreux caillou n'était pas venu percuter le Yucatan. Stephen Hawkins prévoit la fin de notre civilisation pour dans mille ans, c'est réaliste et généreux.
C'est pour cela que ma vie, moins qu'une infime fraction d'un clin d'oeil dans cette durée géologique, aura été un bon moment.
Ce qui m'aurait plu encore davantage, c'eut été de laisser à nos descendants une planète pérenne, en bonne santé et la certitude que leurs existences puissent se dérouler paisiblement.
Mais oups !!! Comme nous avons chamboulé le cycle de la vie et de la sélection naturelle, du haut de notre intelligence supérieure, à trop laisser vivre, nous allons tout détruire.
Chacun veut sa part du gâteau, nous épuisons les ressources et l'air devient irrespirable. La population explose, au détriment de tout ce qui nous nourrit et partage le territoire avec nous.
Mais que l'on se rassure, une fois partis ou disparus, la vie sur Terre reprendra son cours, sous une forme ou une autre.
Mais en attendant l'inéluctable, combien de temps encore nos enfants pourront regarder l'avenir sereinement ? Je me demande s'ils le sont, sereins, déjà...
Merci, maman, merci papa...Ou bande d'enf.., c'est quoi ce bordel que vous nous laissez ?
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